Vladimir, de la rue à une colocation solidaire : main dans la main avec les Captifs

Pendant 22 ans, Vladimir a travaillé comme animateur jeunesse dans le 20e arrondissement de Paris. Avant de prendre une année sabbatique, il était responsable d’un centre de loisir. Et puis, à son retour de voyage, tout s’est enchaîné : il n’a pas retrouvé son poste, a perdu son appartement, et s’est fait voler ses papiers. Un effet boule de neige qui l’a précipité à la rue.

« A la fin de la trêve hivernale, je n’ai pas voulu ouvrir la porte aux autorités, alors ils l’ont défoncée. J’ai eu 2 minutes pour mettre mes chaussures, prendre quelques affaires, avant d’être mis dehors. Je n’ai rien compris à ce qui s’est passé !»

Vladimir

Grâce à sa facilité à parler avec les gens, Vladimir a réussi à se débrouiller dans la rue. Certains gardiens de parc l’ont laissé y passer ses nuits. Des habitants du quartier lui offraient des cafés. Pourtant il le dit : « C’est Dieu qui a envoyé Amélie ! ».

Amélie, travailleuse sociale pour les Captifs dans le 20e arrondissement de Paris, a en effet rencontré Vladimir lors d’une tournée rue. «Amélie et Muriel se sont approchées de moi, ont échangé, et leurs conversations régulières m’ont convaincu de me rendre aux permanences rue de Bagnolet». La méfiance a laissé la place à l’amitié. « Amélie je ne la lâcherai jamais, elle m’a sauvé la vie. Elle m’a sorti de nulle part ! »

Une deuxième belle rencontre a illuminé le chemin de Vladimir : Rose et son fils, des voisins du quartier. Ils l’ont aidé pendant un mois, lui ont rendu la possibilité de passer de vraies nuits de sommeil paisible. Amélie a pris le relai en l’aiguillant vers « Hiver Solidaire ». Pendant tout l’hiver, les personnes de la rue peuvent être hébergées dans une paroisse et partager leurs soirées et dîners avec les paroissiens bénévoles.

Ces deux tremplins ont donné à Vladimir l’énergie et l’envie de rejoindre la colocation solidaire de l’Association pour l’Amitié*, rue de Vaugirard. En quelques mois seulement, et avec l’aide des Captif, Vladimir a pu sortir de la rue. Aujourd’hui, quand il  croise des personnes encore à la rue, il leur conseille de rejoindre les Captifs : « pour leur combativité à sortir les gens de la misère et pour les amitiés que l’on peut y nouer».


*Association partenaire des Captifs