Témoignage de travailleuse sociale

Adeline Chastenet est travailleuse sociale au sein des Captifs. Sa mission consiste à accompagner les personnes en situation de prostitution qu’elle rencontre au Bois de Boulogne et à l’antenne Lazare (Paris 16e). Dans ce témoignage, elle nous raconte comment son cœur est converti par ces rencontres.

Depuis plus de 3 ans maintenant, Adeline accompagne des personnes transgenres hispanophones en situation de prostitution au Bois de Boulogne. Cet accompagnement comprend notamment les tournées-rue, l’accompagnement social, et la proposition d’activités de dynamisation : les séjours hors de Paris, les différents ateliers, les cours de français, ….

« Dans mon métier, je suis un accompagnant, un support pour les personnes que j’accompagne, on pourrait donc s’attendre à ce que ce soit surtout moi qui apporte à ces personnes. Mais en fait c’est l’inverse, ce sont elles qui m’apportent ! Très régulièrement, dans les conversations du quotidien, je suis touchée, et même émerveillée par ce qu’elles peuvent me raconter. »

Pour Adeline, la conversion des cœurs résonne souvent : « Dans mon métier, je suis un accompagnant, un support pour les personnes que j’accompagne, on pourrait donc s’attendre à ce que ce soit surtout moi qui apporte à ces personnes. Mais en fait c’est l’inverse, ce sont elles qui m’apportent ! Très régulièrement, dans les conversations du quotidien, je suis touchée, et même émerveillée par ce qu’elles peuvent me raconter. ». Elle ajoute : « Je pense que cette conversion des cœurs vient effectivement me chercher quand je ne l’attends pas toujours, mais je pense aussi qu’elle est nécessaire, elle nous donne l’espérance dans un quotidien parfois fastidieux. ».

« J’ai en tête un souvenir : il y a quelques années, alors que nous étions en séjour à Lourdes, Paola, que nous connaissons depuis 5 ans, m’a bouleversée. D’habitude, quand elle se prostitue, Paola boit en quantités très importantes pour « supporter » de vendre son corps, tellement cela est douloureux pour elle. Si on ne la connait pas, elle peut sembler difficile d’accès. Pourtant à Lourdes, elle était métamorphosée, tout simplement épanouie. Dans la grotte, alors que nous discutions, je lui ai dit : « Tu vois, la pierre de la grotte elle est dure, dure comme notre cœur, et il faut que le Seigneur change notre cœur si dur. », elle m’a répondu du tac au tac « Mais mon cœur, il n’est pas dur, au contraire, il est brûlant d’amour pour la Sainte Vierge ! » ». Ce jour-là, Adeline a été décontenancée. Adeline conclut en expliquant que la dimension spirituelle et fraternelle des Captifs est essentielle pour elle en tant que travailleuse sociale, mais aussi pour les personnes accueillies qui sont à la recherche de cette dimension : « Les filles viennent aux Captifs pour cette dimension, pour cette relation fraternelle, qui apporte bien plus que du matériel comme d’autres associations. ». Elle complète : « Nous avons 4 piliers aux Captifs : Gratuité, Inconditionnalité, Fidélité, Intégralité. Et je trouve qu’ils invitent à la conversion des cœurs. A la fois c’est un garde-fou, et en même temps cela permet de voir le travail social de façon différente. ».

Merci à la Fondation Notre Dame et à la Fondation JF& A Pélissié du Rausas pour leur soutien à l’accueil Lazare.