Aux Captifs, nous ne sommes rien sans l’aide de nos bénévoles. Chaque année, nous accueillons quelques 50 nouveaux bénévoles. Des personnes de tous les âges s’engagent, en journée ou en soirée, dans tous les secteurs de Paris et certaines villes en région. Tournées-rue, permanences accueil, sorties et ateliers, soutien administratif … les missions sont possibles et variées ! Chacun y vit la rencontre. Témoignage d’une bénévole de l’antenne Sainte Rita (Paris 9ième) donné à la messe de la Trinité (Paris 9ième).
« Après avoir travaillé jusqu’à 65 ans je me suis engagée comme bénévole pour aller faire des tournées-rue en binôme auprès des personnes en situation de prostitution. Durant ces maraudes, nous allons vers ces personnes « les mains nues », seulement pour créer un lien d’amitié, en n’attendant rien en retour. Ces rencontres régulières m’apportent beaucoup : habituée à un rythme de vie de mère de famille travaillant à temps plein, ces rencontres m’ont réappris à vivre un temps où l’on attend tout de l’instant, on s’habille le cœur comme dit le renard du Petit Prince, pour jouir d’un dialogue qui va nous surprendre. Après l’apprivoisement réciproque, nous proposons des activités spirituelles à ces personnes : Prières-rue à Sainte Rita et puis à Noël, un repas pour fêter l’arrivée de l’enfant Jésus.
Beaucoup de personnes rencontrées assistent à ces prières qui ont lieu une fois par mois et sont suivies d’un diner convivial. Après trois ans de maraudes, j’ai dû renoncer à ce bénévolat car mon mari est atteint d’une quasi cécité et il m’était difficile de continuer de suivre toutes les activités très riches des Captifs : c’est une association où l’on est très bien encadré, suivi, motivé par des rencontres avec de grands témoins et une formation spirituelle très riche.
Je gardais cependant la nostalgie de cette amitié partagée quand le père Pierre-Oliviers nous a informés qu’il souhaitait ouvrir un groupe de partage d’Evangile avec quelques personnes rencontrées dans le cadre des Captifs, je me suis portée volontaire pour renouer ces liens et pour répondre à mon désir personnel de partage d’évangile en Eglise. Nous avons donc ouvert un petit groupe, appelé « Fraternité Fratello ». Nous sommes encadrés par le père Hervé maintenant et sommes deux bénévoles et quatre personnes suivies. Nous choisissons ensemble un texte d’un dimanche proche de la date de la réunion. Nous préparons la réunion en leur envoyant le texte et quelques pistes de réflexion. La réunion est conviviale, précédée du partage d’un petit goûter pour avoir le temps d’échanger sur nos vies, nos santés, puis nous travaillons une bonne heure ensemble. Un compte rendu détaillé est réalisé et envoyé à chacun.
Et nous avons reçu une grâce : à l’occasion de la dernière assemblée plénière des évêques sur le thème « Clameur de la Terre et clameur des pauvres », les Captifs ont été sollicités pour exprimer la parole des pauvres. Nous avons donc repris les comptes-rendus de nos partages d’évangile, nous avons redécouvert la richesse de nos échanges et rédigé un texte qui a été lu par une des personnes du groupe à Lourdes devant tous les évêques.
Depuis que je suis entrée dans cette association, j’ai reçu de nombreuses grâces : de vraies amitiés avec des personnes que je n’avais jamais eu l’occasion de rencontrer auparavant, le bonheur de voir plusieurs personnes sortir de leur situation de prostitution et s’engager à fond dans le service de l’Eglise, la joie de trouver un groupe de partage de la Parole en Eglise en toute vérité et simplicité.
En bref, je crois sincèrement que ces activités au service des Captifs sont une chance et un vrai chemin de vie. Inutile de dire que je comprends mieux aujourd’hui les paroles du Christ : « Les prostituées et les publicains vous précèderont au Royaume des cieux… ».