Les Jeux Olympiques se sont tenus à Paris du 26 juillet au 11 août 2024. Aux captifs, la libération s’est vu offrir par l’Etat plusieurs billets pour assister à des épreuves olympiques variées. Ce fut l’occasion de faire de ces « sorties » des activités de redynamisation. Celles-ci sont de réels tremplins nécessaires pour permettre aux personnes rencontrées, dans la rue ou au bois, de se remobiliser et de développer leur capacité à évoluer dans un groupe. De nombreux accueillis, accompagnés de salariés et de bénévoles, ont donc pu bénéficier de ces places offertes par la ville de Paris : gymnastique, athlétisme, rugby… Tous les participants ont été ravis d’assister à ces épreuves ! De beaux sourires se sont dessinés sur les visages de chacun, heureux d’être là et de pouvoir vivre pleinement cet évènement mondial. Ainsi, des membres de l’antenne de Saint Germain de Charonne (Paris, 20e) et de la co-colocation Valgiros (Paris, 15e), ont pu assister aux épreuves de qualifications féminines en athlétisme (200 mètres et 3000 mètres), ainsi qu’à l’épreuve de lancer de marteau. L’équipe a également suivi les épreuves masculines de qualifications dans les disciplines suivantes : saut de haies (110 mètres) et saut en longueur. Quant à l’antenne de l’Immaculée Conception (Paris, 12e), elle a assisté à des épreuves masculines de gymnastique artistique au sol et cheval d’arçons, ainsi qu’à une épreuve féminine de gymnastique. L’ambiance était au rendez-vous et la salle comble ! Les Jeux Olympiques ont donc été une belle fête pour tous.
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L’antenne de Lyon à Paray-le-Monial
Les séjours de rupture sont des séjours en petit groupe passés loin de la rue et qui ont des objectifs variés (culturel, sportif, spirituel…). Ils nécessitent une préparation en amont et sont essentiels à la remobilisation des personnes accueillies. C’est pourquoi, du 10 au 14 juillet 2024, 3 accueillis de l’antenne de Lyon, accompagnés d’une salariée et d’une bénévole, se sont rendus à Paray-le-Monial pour participer au parcours « Espérance » organisé spécialement pour les personnes en situation de précarité. Louanges, veillées et messes étaient au programme ! Les accueillis, Patrick, Jean-Yves et Frédéric ont été enchantés par ce séjour. L’ensemble de l’équipe a été hébergée dans un gite appartenant à une amie de Gabrielle, bénévole et accompagnatrice. Patrick a été très remué suite à une conférence sur le thème des émotions car celle-ci a fait remonter à la surface beaucoup de mauvais souvenirs. Ils ont néanmoins tous fait de belles et nombreuses rencontres et ont même dit à Geneviève – salariée de l’antenne de Lyon – à la fin du séjour : « Ici c’est le paradis, merci, merci, merci ! » Fred, plus mélancolique au démarrage, a confié à Geneviève « En réalité, le mal a reçu un coup de semonce à Paray et c’est grâce à Geneviève et toi Gabrielle, et à l’assemblée de Paray. Nous étions tous princes de la Paix là-bas. Les 5 dernières années ont été un enfer pour moi, plusieurs mois d’affilés sans dormir… enfin bref, à Paray j’ai été conquis par la royauté du Christ. » Ces quelques mots témoignent de la positivité des séjours de rupture pour les personnes que nous rencontrons et accompagnons. Pour reprendre les mots de Geneviève, « Il faut oser proposer l’aventure à nos accueillis, dans la confiance. Jésus s’occupe du reste et il le fait si bien !! ».
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Grâce à vous, Jonas est parti à Lourdes
Jonas – accueilli de l’Espace Marcel Olivier (EMO), connu pour ne pas savoir économiser plus de 5 euros en 24h – a réussi à mettre 22 euros de côté pour partir en séjour à Lourdes ! L’EMO est une antenne dédiée à l’accompagnement des personnes alcoolodépendantes à la rue. Sa participation financière de 10 euros pour le séjour et de 12 euros pour ses cigarettes est un exploit notable. Si son objectif initial était de 27 euros, arriver à 22 euros est déjà incroyable au regard de sa situation. S’il y a donc bien une chose positive à souligner, c’est que Jonas s’est responsabilisé sur sa gestion financière ces derniers mois. Vivant au jour le jour et selon la générosité des passants de son quartier, il est très difficile pour lui d’anticiper les choses. Cela signifie aussi qu’il doit se priver pendant plusieurs jours ou semaines pour être en mesure d’économiser de l’argent. La capacité à se projeter dans le temps n’est pas la qualité première d’une personne en rue, c’est vraiment difficile pour eux. Avoir en perspective un projet qui le motive vraiment, lui a permis de faire cet effort.
Néanmoins, le coût d’un séjour de ce type est plus élevé que le montant récolté par Jonas. La collecte de fonds auprès des particuliers est donc indispensable pour permettre aux personnes accompagnées de partir en séjour loin de la rue.
Ce séjour spirituel à Lourdes – rentrant dans le cadre des séjours de rupture permettant aux personnes suivies par l’association de « couper » de la rue – a été très positif pour Jonas qui a su prendre ses responsabilités, s’approprier son lit et sa douche. Selon les accompagnateurs, il en revient transformé. Il est davantage responsable de ses affaires, souhaite se doucher régulièrement (ce qui traduit une considération de son corps), dit vouloir réduire ses consommations d’alcool et se projette sur un hébergement. Ce séjour a été un vrai déclic pour lui. Jonas était heureux d’être à Lourdes. Pour citer un salarié accompagnateur, « il ne cessait de saluer la Vierge Marie et de crier Alléluia dans les rues de Lourdes ». La rupture physique et géographique engendrée par le séjour, couplée au confort de l’hébergement en dur, fait bouger les lignes. De surcroit, ce séjour a permis à des personnes isolées, dans des situations complexes, de faire société pendant cinq jours. Grâce à votre soutien, nous pourrons amener à nouveau Jonas et d’autres personnes accueillies en séjour loin de la rue.
Actualités / Mains nues (Journal)
Eté 2024 : La fidélité au cœur
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L’Essentiel 2023 d’Aux captifs, la libération
Chaque année, notre association publie un Essentiel, résumé de son rapport d’activité et de ses comptes, à destination de ses donateurs. Nous sommes heureux de vous partager l’Essentiel 2023, que vous pouvez télécharger en cliquant ici.
Nous sommes heureux de vous partager ce résumé en 4 pages de notre rapport d’activité 2023.
Nous vous remercions vivement pour l’attention que vous portez à notre association et pour votre soutien fidèle sans lequel rien ne serait possible !
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Les Captifs et les Jeux Olympiques
Les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024 seront le plus grand événement jamais organisé en France. Mais à près d’1 mois et demi, la préfecture annonce d’un côté « que tout sera mis en œuvre pour prendre soin des plus précaires en créant des places pour les grands marginaux », et de l’autre, on peut lire que certains quartiers de Paris seront sous pression renforcée avec du « nettoyage social ». Face à cela, les Captifs s’efforceront de défendre les droits des personnes accueillies pour que les JOP soient une fête pour tous, en s’appuyant notamment sur le collectif « Le revers de la médaille », qui fédère plus de 80 associations de la solidarité pour alerter sur l’impact social des JOP.
Nous nous efforçons aussi de diffuser aux personnes accueillies les informations qui les concernent, notamment les cartes de circulation transmises par la préfecture. Lors des JOP, nous garderons 7 antennes parisiennes sur 9 ouvertes. Ainsi, nous poursuivrons nos tournées-rue sur nos territoires en mettant aussi en place des tournées exploratoires pour continuer à suivre nos accueillis si les pouvoirs publics les déplacent. De même, nos permanences resteront ouvertes.
De plus, chaque antenne organisera des activités en lien avec le sport. Par exemple, un partenariat avec une association sportive (UpSport) vient d’être mis en place pour permettre à notre public de découvrir de nouvelles disciplines. Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec le diocèse qui met en place les Holly Games ; et les Captifs participeront notamment à la Frat’ zone par la Fondation Eugène Napoléon (Paris 12e). La Frat’ zone est un lieu où seront retransmis les évènements sportifs et où les accueillis pourront aussi « tester » des activités physiques. Le diocèse met aussi à notre disposition des places pour les JOP, l’occasion de pouvoir emmener les salariés, bénévoles et accueillis disponibles.
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Après plus de 30 ans de rue, Mike vit dans un appartement !
A la rue depuis l’âge de 19 ans, Mike a emménagé dans un studio, Porte de Bagnolet (Paris, 20e). Un petit « miracle » pour les Captifs, et notamment pour l’équipe de l’antenne Saint Germain de Charonne qui l’accompagne. Mike est un « gars de la rue » très gentil, qui aime beaucoup discuter et qui est très connu des riverains de son quartier. Il est rencontré par Aux captifs, la libération dès 2020, année d’ouverture de l’antenne dans ce quartier. Les Captifs sont allés à sa rencontre durant trois ans, toutes les semaines, fidèlement, à la même heure, dans la descente de garage où il avait installé son matelas, son «espace». S’il avait l’habitude de parler aux Captifs, il a toujours refusé de venir en permanence, quand bien même celle-ci était située à 3 minutes à pied de son « espace » ! Quand les Captifs le rencontraient, Mike était toujours allongé, jamais debout. Et puis, un jour, un jeudi matin du mois de mars 2023, Maryse, bénévole depuis de longues années aux Captifs, découvre par hasard ou pas, que Mike est en train de se faire déloger par les forces de l’ordre. Elle prévient alors Amélie – responsable de l’antenne du 20e – qui accourt, et demande à Mike si il a besoin d’aide pour déplacer ses affaires. A partir de ce jour-là, Mike vient toutes les semaines à la permanence de l’antenne.
Sortir de la rue est un long chemin semé d’embûches. Après deux ans de visite lors des tournées-rues, il aura fallu un an d’accompagnement régulier à Mike pour envisager de sortir de la rue et dormir au chaud dans lit. Cela a été rendu possible notamment grâce à la relation de confiance qu’il a noué avec Camille, travailleuse sociale de l’antenne et avec tous les bénévoles présents aux permanences. Si il y a eu des échecs et des succès dans ce cheminement, si la confiance a mis du temps à s’installer, Mike s’est senti prêt à emménager et habiter seul depuis cet hiver. Grâce au dispositif de l’Etat Un chez soi d’abord (https://www.ecologie.gouv.fr/chez-soi-dabord), Mike a pu emménager dans le 20e depuis le 13 mai 2024. Pour lui, né dans le 20e et désirant continuer à y vivre, c’est gagné ! Il est tout heureux de montrer à Amélie et Camille les clés de son appartement ; et a même rédigé à l’attention des Captifs, une liste des affaires dont il a besoin pour son nouveau chez lui !
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Les Captifs au FRAT de Jambville : un temps privilégié pour témoigner auprès de collégiens de notre action auprès des plus précaires
« Ne ralentissez pas votre élan ! » Tel était cette année le thème du FRAT de Jambville rassemblant plus de 11 000 jeunes chrétiens d’Ile-de-France, âgés de 13 à 15 ans, pour louer le Seigneur le week-end de la Pentecôte ! Les Captifs sont venus les rencontrer et les sensibiliser à la situation des personnes sans-abri.
Pour la 3ème fois depuis la création du FRAT, les Captifs ont témoigné de leur engagement auprès des plus pauvres, à travers le témoignage de Charlotte, responsable de la mission « Message aux écoles » et d’Amélie, responsable d’une antenne à Paris. Elles ont livré un témoignage personnel devant 1 280 jeunes du Val d’Oise. Un témoignage sur leur relation à Dieu et sur comment leur foi inonde leur travail quotidien. Comment nourrissent-elles cet élan vers Dieu et qu’est ce qui dans leur mission au sein des Captifs leur permet de conserver cet élan ? Plusieurs jeunes les ont questionnées sur comment elles avaient rencontré Jésus.
Par ailleurs, les Captifs ont pu faire connaitre leur action auprès des personnes en situation de précarité dans le cadre de « FRAT Avenue », un espace de dialogue où plusieurs associations tenaient un stand. Le défi était de taille : comment sensibiliser des jeunes de 3ème ou 4ème à ce que vivent les personnes de la rue en 1 ou 2 minutes ? Défi accepté et relevé par Charlotte et Amélie, qui avaient fabriqué un jeu, une « roue de la rencontre » pour découvrir le portrait de personnes accueillies à travers des verbatims !
Par ailleurs, Amélie a partagé l’histoire de Mike, un homme âgé de 59 ans, à la rue depuis l’âge de 19 ans… Ce temps de témoignage était émouvant pour Charlotte qui découvrait l’histoire de Mike en même temps que les jeunes.
La lecture d’une très belle prière de l’Abbé Pierre « Je continuerai à croire… » a clôturé ce temps de témoignage sur le thème de « l’élan ». La voici :
« Je continuerai à croire, même si tout le monde perd espoir.
Je continuerai à aimer, même si les autres distillent la haine.
Je continuerai à construire, même si les autres détruisent.
Je continuerai à parler de paix, même au milieu d’une guerre.
Je continuerai à illuminer, même au milieu de l’obscurité.
Je continuerai à semer, même si les autres piétinent la récolte.
Et je continuerai à crier, même si les autres se taisent.
Et je dessinerai des sourires sur des visages en larmes.
Et j’apporterai le soulagement, quand on verra la douleur.
Et j’offrirai des motifs de joie là où il n’y a que tristesse.
J’inviterai à marcher celui qui a décidé de s’arrêter…
Et je tendrai les bras à ceux qui se sentent épuisés. »
Merci à Charlotte et Amélie d’avoir porté le témoignage des Captifs auprès des jeunes !
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Ils s’engagent avec nous : Christophe et Stéphane, accueillis de Saint-Germain-de-Charonne (Paris, 20e)
Christophe et Stéphane, accueillis de l’antenne Saint-Germain-de-Charonne (Paris, 20e) se sont rendus cinq jours à Marmande, entre Agen et Bordeaux, au mois d’avril, pour partager leur parcours de vie à la rue et sensibiliser les futurs éducateurs de l’Institut Régional du Travail Social local. Cette intervention a été préparée minutieusement en amont avec les deux travailleuses sociales de l’antenne, qui avaient été invitées à l’origine pour présenter leur quotidien aux étudiants. Elles ont proposé cette inversion des rôles, qui a beaucoup plu. Les deux personnes accueillies ont pu échanger avec les futurs éducateurs sur le regard que les passants ont l’habitude de poser sur eux et comment ils vivent la relation d’aide avec leur travailleuse sociale. Si ils ont beaucoup aimé témoigner et échanger dans ce cadre, cette intervention responsabilisante leur a aussi permis de se remobiliser et de prendre conscience de leurs capacités ; de par leur position « d’acteur » et par le fait qu’ils se soient sentis écoutés. Cette intervention a été particulièrement émouvante pour Christophe qui s’est rendu compte d’où il partait et jusqu’où il était capable d’aller ! Bravo à eux !
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« JO : le combat des associations pour intégrer les sans-abris à la fête »
La France accueillera les Jeux Olympiques et Paralympiques du 26 juillet au 8 septembre 2024. A l’image de la coupe du monde ou de l’Euro de football, accueillir de grands évènements sportifs est souvent perçu et annoncé comme fédérateur ; comme facteur de cohésion, d’unité et de rassemblement entre les Français. L’inclusivité recherchée semble néanmoins loin d’être gagnée : des étudiants sont expulsés de leurs logements et les personnes à la rue en Ile-de-France, en grande précarité, sont priées de « déménager » temporairement en région. Aux captifs, la libération qui rencontre et accompagne les personnes à la rue est très concernée par ce sujet : certains accueillis régulièrement rencontrés en rue et accompagnés par des travailleurs sociaux seront sans doute « mis à l’abri » et seront donc hors circuit. Il y a un vrai enjeu pour l’association de réussir à maintenir le lien avec eux malgré un changement de routine probable. Néanmoins, la constance et la fidélité des Captifs envers les accueillis devraient permettre aux deux parties de se retrouver à la fin des Jeux !
L’opacité des dispositifs prévus pour les personnes à la rue pendant les Jeux inquiète de nombreuses associations, parmi lesquelles Aux captifs, la libération, et laisse entendre l’incapacité des pouvoirs publics à proposer des solutions adaptées à chacun quand bien même le gouvernement souhaiterait faire de cet évènement un « un outil d’inclusion, d’insertion et d’intégration sociale ». Pour en savoir plus sur cette question, nous vous invitions à lire l’article d’Elisabeth Crépin-Leblond, journaliste chez Carenews, intitulé «JO : le combat des associations pour intégrer les sans-abris à la fête » dans lequel Thierry des Lauriers, directeur général des Captifs est interviewé.