Depuis 2020, la Fondation Eres soutient financièrement notre association, particulièrement le projet de l’atelier d’insertion par la peinture, l’Atelier Bosco. Olivier de Fontenay, son président a accepté de répondre à quelques questions.
1/ En quoi les Captifs se distinguent des autres associations selon vous ?
Votre talent, c’est vraiment de traiter les personnes les plus vulnérables comme des personnes tout à fait normales. Et vous arrivez, pour certaines, par des voies hybrides comme les ateliers d’insertion à la peinture ou à la couture, à les former à un métier et c’est un véritable plus. En fait, les personnes que vous rencontrez dans la rue, en grande fragilité, en situation irrégulière, vous les amenez à être reconnus comme des travailleurs comme les autres. C’est ce que j’apprécie : vous sortez d’une démarche purement caritative, pour vous orienter vers une démarche hybride qui mélange le caritatif et le lucratif.
2/ Avez-vous des souvenirs positifs avec les Captifs ?
J’en ai deux. Le premier est lié au chantier de peinture que j’avais commandé à titre personnel à l’Atelier Bosco pour mon appartement à Paris. Je crois que c’était la 1ère fois qu’ils repeignaient en intégralité un appartement de type haussmannien, avec des moulures. Or la peinture des moulures n’est pas évidente et ne va pas de soi, et donc ça a donné à lieu à quelques petits commentaires de ma part pour les faire progresser. J’allais les voir presque tous les matins et je me suis rendu compte qu’ils étaient heureux d’être là, heureux du travail d’accompli et de voir dans mon regard que j’étais content en tant que client. Finalement ils étaient fiers d’avoir été traités comme des peintres professionnels.
Le 2e souvenir c’est la vente que l’association a organisé au sein des bureaux d’Eres, avec l’Atelier de couture Bakhita. On a vu arriver dans l’immeuble une équipe pas encore hyper bien organisée, des produits sur lesquels il manquait parfois quelques prix… Mais la vente a été un réel succès ! Même si la couturière, qui assurait la vente, ne parlait pas très bien français, elle était hyper contente d’être là et cela se voyait. L’enthousiasme général, du côté des salariés d’Eres et des clients, donnait l’impression d’une vente ordinaire alors que c’était une vente extraordinaire ! Il faut poursuivre les expériences de ce type, qui favorisent les échanges.