« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés »

Claudia, bénévole de l'association Aux captifs, la libération

Aux Captifs, nous ne sommes rien sans l’aide de nos bénévoles. Leur engagement est clé dans le fonctionnement de notre association. Aujourd’hui, Sœur Claudia, bénévole à l’antenne Sainte Rita (Paris 9e) nous parle de fraternité.

Claudia, comme nous l’appelons dans l’association, fait partie de la communauté des Petites Sœurs de l’Évangile, une congrégation religieuse dont la spiritualité s’inspire de Charles de Foucauld.

D’origine italienne, cette religieuse de 46 ans habite depuis janvier 2020 dans un HLM du 17ème arrondissement de Paris avec 3 autres Sœurs. « J’aime vivre ici, avec ma centaine de voisins des 4 coins du monde, tous si différents, de confessions variées, d’autres cultures. Avec eux je vis des relations humaines gratuites très enrichissantes. Après ma rencontre avec le Christ, je voulais être au plus près des « plus petits ». Voilà en partie pourquoi j’ai choisi cette communauté qui vit au contact des plus démunis, des plus pauvres. » explique Claudia.  

Elle est aussi au contact du monde avec son travail : « Dans cette communauté, on gagne notre vie, j’ai donc un travail à mi-temps chez un glacier du quartier. Là-bas, j’évolue au milieu des jeunes et partage avec eux les joies, les fatigues, … ».

Le reste du temps, Claudia est bénévole aux Captifs à l’antenne Sainte Rita (Paris 9e) pour accompagner des femmes en situation de prostitution. Elle y tient les permanences d’accueil aux cotés de salariés tous les mardis après-midi. « C’est un moment gratuit pour ces femmes, elles viennent papoter, échanger, prendre un café, jouer aux cartes. Ce moment de partage est un trésor. Elles sont là les unes pour les autres. ». Tous les mercredis soir, Claudia part également à la rencontre des femmes en tournée-rue tous dans le quartier de Château Rouge (Paris 18e) avec son binôme.   

« Ce qui m’a tout de suite touché chez les Captifs c’est l’accompagnement à « mains nues ». Je trouve que c’est un trésor qui permet de se concentrer non pas sur le matériel comme c’est souvent le cas, mais de se concentrer sur la rencontre. Et pour moi partager avec les plus pauvres et les personnes en difficulté, permet des rencontres d’autant plus riches. » précise-t-elle.

Pour Claudia la fraternité résonne tout particulièrement quand elle pense au commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».  Elle ajoute, « Trouver un logement, trouver des vêtements, se nourrir, tout ça c’est l’urgence. Mais la base de la fraternité c’est trouver comment réparer ces personnes cassées par la vie, les écouter, les comprendre et progressivement les aider à retrouver leur dignité. ». « Au collège d’écoute de juin dernier, nous avons invité des personnes accueillies à participer de façon synodale à la réflexion de notre démarche stratégique. A la fin de ces 4 jours de réflexion et de partage, une personne accueillie s’est exprimée pour remercier tout le monde. Elle nous a confié que pour la première fois de sa vie, elle se sentait considérée comme une personne. A ce momentlà sa dignité était retrouvée, et cela pour moi c’est l’essence même de la fraternité. » conclut-elle.