Exclusion : définition et causes

Au sein de la société,  l’exclusion résulte de plusieurs facteurs : l’isolement, le handicap, la  précarité. Dans la rue, la situation des personnes SDF relève surtout de l’exclusion sociale. Ainsi, on considère couramment que les personnes SDF sont de « grands exclus ».  

 

SDF à Paris ©esprit-photo.comGrande pauvreté et précarité économique et sociale

L’expression « exclusion sociale » est pour ainsi dire consacrée dans le rapport du Père Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde, intitulé «GRANDE PAUVRETÉ et PRÉCARITÉ ÉCONOMIQUE et SOCIALE » présenté au Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) en 1987. Déjà, en mai 1984, un rapport du Comité économique et social régional d’Ile-de-France est fait sur « le logement des personnes exclues ou en voie d’exclusion sociale » mais le Père Wresinki élargit ce constat d’exclusion à tous les aspects de la vie sociale et insiste sur l’absence de participation à la vie sociale et citoyenne des plus pauvres.

La pauvreté n’est donc pas uniquement matérielle mais aussi et sans doute d’abord relationnelle puisqu’elle a attrait au lien social qui est considéré comme altéré. En France, où le Produit Intérieur Brut est un des plus élevés de la planète, le partage et la solidarité ne permettent pas de vaincre la grande pauvreté qui est caractérisée par la précarité et un phénomène très répandu d’exclusion.

 

Personne isoléeFacteurs d’isolement et d’exclusion

Les facteurs d’exclusion à la rue sont bien connus. Les personnes SDF accumulent des ruptures relationnelles qui les conduisent à s’isoler et à rejoindre l’anonymat de l’espace public des grandes métropoles. Les ruptures relationnelles peuvent concerner l’enfance quand les enfants ont été orphelins, ont été placés ou ont eu à subir des violences. A l’âge adulte, ces ruptures concernent la vie affective et l’activité professionnelle et peuvent être la conséquence de pathologies mentales. Jean Furtos, psychiatre à Lyon, décrit le syndrome de l’auto-exclusion chez les personnes en précarité à la rue qu’il rencontre en consultation. Les personnes concernées ne sont plus en capacité de penser leur situation, fuient l’aide ou ne la supportent pas, vivent une errance qui leur évite de s’attacher, n’éprouvent pas ou peu de sentiments, de désirs, d’émotions. Ils sont comme pour ainsi dire « auto-anesthésiés ».

 

Rompre l'exclusion ©Damien PeyretRompre l’exclusion

Dans la rue, les équipes des Captifs rencontrent ces personnes qui parfois ne ressentent même plus leur propre corps lors des grands froids des nuits d’hiver ou lorsqu’elles ont des blessures purulentes. Les Communautés d’Emmaüs ou plus récemment l’Association Pour l’Amitié, créent des lieux de vie durable partagés pour les personnes en exclusion. Aux captifs, la libération, par sa démarche des « mains nues » et par ses propositions de dynamisation (ateliers, sorties, séjours…) vise également à rejoindre les personnes à la rue dans leurs carences relationnelles et leurs difficultés à trouver du sens à leur existence.

 

L’Etat et les administrations territoriales sont quant à eux engagés dans la lutte contre l’exclusion sociale en intervenant pour favoriser l’accès aux droits et permettre l’exercice de la citoyenneté. Ainsi la loi 2002 – 2, rénovant l’action sociale et médico-sociale, affirme la volonté de l’Etat de « promouvoir, dans un cadre interministériel, l’autonomie et la protection des personnes, la cohésion sociale, l’exercice de la citoyenneté, à prévenir les exclusions et à en corriger les effets. »

 

Pour en savoir plus sur l’exclusion sociale avec les Captifs :