Le programme Marcel Olivier est le programme Addictologie au sein du pôle précarité et exclusion de l’association Aux captifs, la libération. Il a été lancé en janvier 2012, grâce au financement de la Fondation Bettencourt Schueller.
Naissance du programme
Le programme Marcel Olivier est le programme Alcoologie au sein du pôle précarité et exclusion de l’association Aux Captifs, la libération. Il a été lancé en janvier 2012, grâce au financement de la Fondation Bettencourt Schueller.
Les Captifs ont choisi de développer un programme alcoologie pour apporter une réponse à un triple constat du « terrain » :
- La consommation d’alcool une problématique très présente chez les personnes de la rue accompagnées, et pourtant l’accès aux dispositifs sociaux, médico-sociaux et sanitaires leur est difficile.
- les accompagner dans cette problématique prend du temps et nécessite quelques outils et connaissances de base en addictologie
- la question de l’alcool est un élément incontournable à prendre en compte dans tout parcours de « sortie de rue ».
L’apport du programme
Cette nouvelle proposition dans le travail social a permis aux accompagnants salariés ou bénévoles de sortir de leurs représentations négatives sur l’alcool et les personnes qui en consomment. Ils se sentent aujourd’hui davantage autorisés à aborder la question de l’alcool avec les personnes de la rue. Les personnes accompagnées sortent ainsi du déni à l’égard de l’alcool, en parlent sans être jugés et stigmatisés.
Le programme est également une ressource pour les professionnels et bénévoles qui peuvent y trouver une expertise dans l’accompagnement des personnes consommatrices d’alcool. A travers des formations, des temps d’échange ils y découvrent de nouvelles pratiques et postures professionnelles pour travailler sur les consommations de façon non excluante et non stigmatisante pour les personnes accompagnées.
Le Programme Marcel Olivier contribue notamment :
- Au départ de personnes en soin médicaux d’addictologie ;
- Au rétablissement de l’abstinence après des périodes de réalcoolisassions ;
- A la consolidation de l’abstinence pour des personnes en ayant fait le choix ;
- A la matrice, la régulation et la sécurisation des consommations des personnes rencontrant des difficultés avec celles-ci;
- A l’amorce ou la consolidation d’un travail de soutien psychologique ;
- A la participation régulière à des groupes de parole en addictologie ;
- A la stabilisation de personnes sous un toit ;
- Au soutien moral des personnes accueillies grâce à un groupe solidaire et fraternel ;
- A l’épanouissement intérieur et spirituel (pour celles qui ont une vie spirituelle) des personnes accueillies ;
- …
Un poste de « chargé de mission addictologie » a été créé, occupé d’abord par un travailleur social alcoologue, et désormais par une psychologue addictologue. Sa mission est d’intervenir sur chaque antenne des Captifs pour aborder la question des consommations d’alcool avec les personnes concernées. Cela permet ainsi aux personnes de commencer à y mettre des mots, de percevoir qu’il y a un chemin de libération qui peut s’ouvrir : c’est « l’avance de la parole ». La psychologue addictologue accompagne aussi les personnes, en fonction de leur choix, vers le soin addictologie (sevrage/post cure), et/ ou vers une consommation accompagnée de façon à agir sur les risques et effets indésirables vécus. Il coordonne les différents acteurs intervenants dans le parcours de la personne, sensibilise les équipes de terrain à la question de l’alcool et diffuse de nouvelles pratiques professionnelles.
Développement du programme
Le programme a connu différentes évolutions : partant d’une approche abstinentielle de la question de l’alcool, l’association s’est inscrite progressivement dans une démarche de réduction des risques et des dommages. Les deux approches étant complémentaires et ne s’opposant pas.
Conçu au départ comme un lieu ressource pour les personnes inscrites dans une démarche de soin (à l’issue d’une cure et de soin de suite) il s’adresse désormais à toute personne en situation de grande précarité qui rencontre des difficultés avec ses consommations d’alcool et souhaite échanger à ce sujet dans un cadre sécurisé et accompagné.
Ce projet bénéficie du soutien financier de la Fondation Bettencourt Schueller qui souhaite ainsi contribuer à la consolidation d’un accompagnement dans la durée des personnes sans-abri alcoolodépendantes.
Pour en savoir plus sur la précarité et l’exclusion :