« Le sacrement de la rencontre »

L’engagement des bénévoles est clé dans le fonctionnement de notre association. Solange, bénévole depuis 20 ans à Saint-Gilles-Saint-Leu, notre antenne du centre de Paris, l’incarne à la perfection. Organisatrice de certains séjours de rupture, elle mesure à quel point la participation de chacun, dans la vie quotidienne, transforme les personnes.


Solange est la 9ème d’une famille de 13 enfants et chez elle, on mettait toujours un couvert en plus pour la personne de passage qui partagerait ou non le repas de famille. Infirmière de formation, elle a choisi de rejoindre à 22 ans la congrégation religieuse des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul qui soigne les malades. Elle nous livre : « J’ai reçu une éducation chrétienne, mais surtout tournée vers le souci de l’autre, du plus petit. Choisir les Filles de la Charité pour mes vœux, dont le projet est vraiment le service des plus pauvres, était pour moi une évidence. » Elle ajoute : « Saint Vincent de Paul disait « Quitter Dieu pour Dieu », cela veut dire que si tu vas rencontrer l’autre, tu vas rencontrer Dieu, donc si ça sonne et que tu es à l’oraison, ton devoir c’est d’aller répondre, c’est vraiment le sacrement de la rencontre. »

Solange rencontre le chemin des sans-abri pour la première fois à l’occasion d’un tournant dans sa vie professionnelle. A 40 ans, elle décide de quitter le monde infirmier pour devenir maitresse de maison dans une association au service des personnes de la rue. Pendant 2 décennies, elle s’épanouit profondément au contact de ces personnes en situation de précarité.

À la retraite, Solange a voulu continuer à s’occuper des personnes en situation de grande pauvreté et a cherché une association qui prend en compte la personne dans toute sa dimension humaine, particulièrement spirituelle, et même religieuse. « Je connaissais les Captifs grâce à mon travail, et je savais que c’était l’association qu’il me fallait ! Et je ne me suis pas trompée… ça fait 20 ans ce mois-ci que je suis bénévole à Saint-Gilles-Saint-Leu. » (Paris 1er).

« Depuis toutes ces années, la participation des personnes accueillies est au cœur de la mission Captifs. Mais attention, cette participation ne doit pas être faite de règles, pour moi c’est une mentalité à avoir. De cette façon, il faut oser demander aux personnes accueillies de l’aide pour telle chose et telle chose. Ou alors les laisser proposer leur aide spontanément selon les circonstances », nous explique Solange.

Elle ajoute, « Lors des séjours, on peut vraiment être impressionné par l’attitude des accueillis, qui, tout particulièrement dans ce cadre familial, vont mettre la table ou faire la vaisselle, sans que l’on ait besoin de leur demander un coup de main. La participation, c’est dans les petites choses du quotidien aussi. Pour générer la participation, il faut donner des conditions de vie dans lesquelles ils vont spontanément trouver ce qu’ils peuvent faire. En séjour, il n’y a pas de rapport accompagné/accompagnant, ainsi nous sommes au même niveau, en famille, et la participation est spontanée. »

« Après des séjours comme cela, les personnes accueillies, qui ont goûté à une vie normale, en famille, faite des petites choses du quotidien, sont parfois transformées. Ce fut le cas de Pierrot, à la rue depuis 10 ans, qui m’a dit, en rentrant d’un séjour à En Calcat (Tarn), « Plus jamais je ne coucherai dehors ! ». Par la suite, il a repris contact avec sa mère, son fils, il était transformé et voulait aller de l’avant. Alors oui, vraiment, je crois que le cadre des séjours révèle les cœurs et les talents », conclut Solange. L’association Aux Captifs, la libération cherche en permanence des bénévoles ; n’hésitez pas à nous rejoindre !