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Marie-Paule, de la prostitution au bénévolat

Dans ce témoignage, Marie-Paule nous raconte comment, grâce aux Captifs, elle a pu sortir de la prostitution et est devenue une bénévole très investie.

Quand Marie-Paule rencontre les Captifs pour la première fois, elle a 62 ans et vend son corps autour de la Gare Saint-Lazare à Paris. 40 ans plus tôt, elle quittait son Nord natal pour fuir un mari violent.

A l’époque de son arrivée à Paris, Marie-Paule fait la rencontre fatale d’un proxénète qui pendant des années la fera tourner à travers l’Europe ; en France, en Belgique et en Hollande. Une vie d’esclavage où on la paie avec des jetons de poker, où on la suit jusque chez le gynécologue, où, pour la terrifier, on lui montre des photos de fugueuses tabassées.

Ce n’est que grâce à l’emprisonnement de son proxénète qu’elle retrouvera sa liberté.

Alors, même des années plus tard, Marie-Paule, qui continue de se prostituer à son compte pour acheter une petite maison, n’a confiance en personne. Seulement, nous confie-t-elle : « Ces bénévoles de l’association Aux captifs, la libération ne sont pas comme les autres. Leurs maraudes sont les mains vides, ils ne proposent rien, sauf des préservatifs si on leur demande. Ils ne cherchent pas à savoir pourquoi ni comment on se prostitue. Ils sont juste là, fidèles au rendez-vous, le même binôme revenant toutes les semaines. ». « Ils étaient polis et ne s’imposaient pas », ajoute Marie-Paule, qui finit par se laisser approcher. Au bout d’un certain temps, elle accepte de venir à l’antenne Sainte-Rita (Paris 9e). Là, elle est reçue comme une personne dans toutes ses dimensions y compris spirituelle et non pas comme une victime qu’il faut sauver. Pour Marie-Paule, qui aime allumer des bougies dans les églises parisiennes, cette dimension religieuse est un énorme plus.

Aussi, Marie-Paule participe assidûment aux séjours proposés par les Captifs. Lors d’un de ces derniers, elle a rencontré le Pape François à Rome. Et c’est lors d’un séjour à Lourdes qu’elle a eu une discussion décisive avec l’un des prêtres qui accompagnent les Captifs. « Il m’a dit : “Bon, Marie-Paule, on fait quoi maintenant ?” Je lui ai répondu : “Mon père, à la fin de l’année, j’arrête la prostitution.” Et je l’ai fait ! », raconte-t-elle, en précisant : « Il m’a beaucoup soutenue. C’est ce prêtre qui m’a envoyée comme bénévole à la soupe des SDF », à la paroisse voisine de la Trinité.

Marie-Paule | Aux captifs, la libération

« C’est une association exemplaire, vraiment, moi, en tout cas, c’est grâce aux Captifs que je suis heureuse maintenant. »

Aujourd’hui, Marie-Paule est une bénévole à l’antenne Sainte-Rita où elle tient les permanences, malgré un cancer qui l’affaiblit.  « C’est une association exemplaire, vraiment, moi, en tout cas, c’est grâce aux Captifs que je suis heureuse maintenant. » conclut Marie-Paule.

Merci au quotidien La Croix qui a recueilli ce témoignage. 

Merci à nos donateurs et aux partenaires financiers qui soutiennent les Tournées Rues et les Accueils pour les personnes en situation de prostitution : Fondation Ad Astra,, Fondation Alter&Care, Fondation Anastasis, Fondation Cassiopée, Fondation Césarini, Fondation Eléos, Fondation Lila Lanier, Fondation Moral d’Acier, Fondation Pélissié du Rausas, Fondation Pipsa, Fondation Saint Vallerin, Fondation Sainte Foy, , Fondation Sisley, , le Secours Catholique.