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La coloc’ solidaire de Valgiros rénove ses cuisines

Dix ans après l’inauguration de la colocation solidaire Valgiros, l’association Aux captifs, la libération a rénové les cuisines partagées du bâtiment, situé rue de Vaugirard (Paris 15ème). Un coup de neuf bienvenu pour ces espaces de vie, au cœur des échanges de cette colocation pas tout à fait ordinaire, financé grâce à la générosité des mécènes.

À Valgiros, tout se passe en cuisine. En effet, dans cette maison qui héberge à la fois des personnes ayant connu la grande exclusion et de jeunes actifs, chaque lundi soir dans les différents étages, le repas partagé – préparé par l’un des résidents – est le point culminant de la vie commune entre les colocataires. Après dix ans d’utilisation, ces cuisines avaient bien besoin d’être rénovées et grâce à la générosité des donateurs et des partenaires financiers, le chantier a pu être mené à bien.

Au printemps 2021, une campagne de financement participatif a été lancé sur la plateforme Les Petites Pierres – dont la fondation abonde les montants récoltés afin de soutenir l’habitat en faveur des personnes les plus exclues : 7 500€ ont ainsi pu être acquis. C’est ensuite la Fondation Saint Gobain, en septembre, qui a choisi de s’engager aux côtés des Captifs pour financer les travaux et l’achat de nouveaux meubles et d’équipements pour compléter le budget. Fin 2021, les travaux ont donc été menés dans les cuisines des 2ème et 3ème étages.

La maison est donc désormais fin prête pour accueillir les futurs repas et échanges. Pour rappel, Valgiros est un centre d’hébergement original qui a vu le jour en 2010, sous forme d’une colocation au cœur du 15ème arrondissement de Paris. Au total, 21 personnes, hommes et femmes, passées par la rue ou la prostitution et 9 bénévoles, jeunes actifs, y vivent ensemble au quotidien, répartis sur 4 étages.

À Valgiros, les résidents – qui sont orientés par le 115 – s’engagent dans une vie commune avec des bénévoles étudiants ou en activité professionnelle désireux de vivre la proximité avec les personnes de la rue. En parallèle des activités de rencontre, d’accueil et d’accompagnement de l’association Aux captifs, la libération, l’objectif est de proposer un habitat adapté aux personnes ayant connu la grande exclusion sociale et de permettre la reconstruction des repères fondamentaux grâce à une prise en charge globale : hébergement en colocation, accompagnement social, accès aux soins et activités de remobilisation.

Comme dans toute colocation, c’est la cuisine qui cristallise la convivialité, vecteur d’insertion pour ces personnes qui se reconstruisent. Les repas sont l’occasion d’échanges informels, souvent bien loin des suivis d’ouverture de droits et des démarches administratives. Au contact de jeunes bénévoles dynamiques, ces femmes et ces hommes isolés ayant connu de grandes difficultés, réapprennent le partage d’une simple vie en commun, avec ses exigences et ses joies, ses moments de fraternité et ses tensions. Le repas est le lieu de toutes les rigolades, des histoires de chacun et des confidences autour d’un verre. C’est le lieu où l’on passe, où l’on se retrouve en fin de journée ou au petit matin. Le tableau des tâches qui y trône définit les contours et les règles de ce mélange improbable de parcours de vie.

Dans le but d’offrir un habitat digne et convivial que les résidents puissent s’approprier, il était urgent de remettre à neuf ces espaces de vie afin qu’ils soient propices à de tels échanges.

Belle coïncidence, c’est l’équipe de l’atelier d’insertion « OACAS* Bâtiment », également portée par l’association, qui a mené les travaux. Les six « compagnons » ont réalisé, d’octobre à novembre, la réfection complète des deux cuisines et du couloir du premier étage. Enduit, peinture, rebouchage, dépose des meubles de cuisines : trois semaines ont suffi à toute l’équipe pour assurer un cadre convivial aux résidents, sous la direction d’un chef de chantier.

Fin des travaux le 8 novembre 2021. Un immense MERCI à la Fondation Saint Gobain, à la plateforme de financement participatif Les Petites Pierres, ainsi qu’aux particuliers qui nous ont soutenu à travers cette dernière dans ce projet.

*Organisme d’Accueil Communautaire et d’Activités Solidaires : statut de l’atelier permettant d’engager des personnes précaires et sans papiers dans une démarche de réinsertion professionnelle