Virginie est salariée de l’association. Témoin de rencontres bouleversantes au quotidien, elle raconte le chemin de Françoise qui lui permet petit à petit de quitter la prostitution …
« Nous sommes arrivés dans le quartier, les mains nues, et Françoise nous a accueillis avec le sourire, touchée par notre démarche. Elle a accepté toutes les propositions que nous lui avons faites : prières et dîners mensuels, sorties, pèlerinages… Elle est partie en séjour et nous a partagé sa joie de rompre sa solitude ; la chaleur et la simplicité des relations tissées au sein des Captifs qui la refont sortir de chez elle.
Françoise nous a récemment demandé un soutien pour pouvoir prendre sa retraite, quitter la rue, et dans le même temps, elle a sollicité le prêtre de la paroisse parce qu’à la dernière prière-rue, elle n’a pas réussi à dire le Notre Père. Echanger sur le pardon…c’est d’ailleurs le thème qu’elle a proposé lorsque nous avons organisé la prière suivante.
Lors d’une tournée-rue, elle a demandé des nouvelles d’un couple de bénévoles qui attendait son premier enfant, et a spontanément proposé de commencer une cagnotte pour lui offrir tous ensemble un présent ! Elle prépare régulièrement des plats pour les dîners, en particulier un gâteau pour untel ou un autre quand elle sait que nous allons souhaiter un anniversaire.
Rien que pour Françoise et tout ce chemin déjà parcouru en si peu de temps, notre antenne a sa raison d’être : une présence dans la rue, gratuite, fidèle, sans attente. Une cohérence dans l’ancrage sur notre paroisse, avec la possibilité d’être écouté tant au niveau humain que spirituel. Des liens fraternels avec l’équipe et les paroissiens. Une co-construction de nos actions avec les personnes accueillies, qui font vivre les temps de prière et de dynamisation avec ce qui les rejoint, ici et maintenant« .
« Merci. Merci pour tous ces sourires. Vous savez, ces dernières années je me suis complètement isolée pour m’éloigner de personnes qui me faisaient trop de mal. Je ne sortais plus. Je travaille, je dors, je travaille, je dors, et c’est tout. Et puis un jour, deux personnes sont venues me voir dans la rue et m’ont souri. Elles m’ont souri chaque semaine depuis un an, et depuis je ressors de chez moi. Je me sens bien grâce à vos sourires. Vous savez, votre travail n’est pas inutile ». Françoise
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