Mémoires de bénévole : aux côtés de Patrick Giros

Florence Bladier devient bénévole de l’association dès 1998. Autrefois médecin et maintenant à la retraite, elle s’engagera au fil de ces 23 années en précarité et en prostitution. Dans ce témoignage, elle évoque pour nous ses « mémoires » de Patrick Giros, fondateur des Captifs qu’elle a bien connu.

Son engagement commence à l’antenne Lazare, où là-bas elle accompagne de jeunes garçons qui ont approximativement l’âge de ses enfants. Plus tard, l’antenne de Paris Centre cherchera un médecin, Florence sera alors salariée des Captifs une journée par semaine pendant quelques années. Après cela, elle redeviendra bénévole pour s’engager à nouveau en tournées-rue et en permanences d’accueil dans plusieurs antennes. 

Florence se souvient de Patrick comme d’une « assez grande gueule » qui ne prenait pas de gants avec les gens : « Si on n’était pas content, on s’en allait. ». En effet, l’association était comme son enfant et il avait d’ailleurs beaucoup de casquettes à la fois : fondateur, père spirituel, collecteur de fonds …

« Mon église est vide alors que la rue est pleine de monde, il faut que j’aille les voir ! »

– Patrick Giros

Pour Florence, l’héritage important que nous avons de Patrick, ce sont les tournées-rue. Effectivement, c’est lui le premier qui a initié cette démarche « d’aller vers », car dans les années 80, aucune association ne faisait de maraudes. Elle le cite : « Mon église est vide alors que la rue est pleine de monde, il faut que j’aille les voir ! ».

Le Père Giros lui avait dit un jour : « Il faut consentir à son impuissance. ». C’est ce qu’il avait compris au fil des années et ce qui est le plus difficile à comprendre pour les salariés et bénévoles encore aujourd’hui. « Au début on se retrousse les manches et on se dit que ça va marcher, ça va bouger et puis ça ne bouge jamais comme on voudrait, ça ne va jamais vers les chemins vers lesquels on passerait nous. C’est toujours déconcertant. » témoigne Florence. Ainsi, c’est en partie lorsque l’on comprend cela que l’on peut tenir son engagement le plus longtemps possible. La preuve en est avec Florence et ses 23 années d’engagement aux Captifs.