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Les Captifs à Bourges : changement de responsable

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Témoin salarié
08 - 09 - 2025

Témoignage Captifs Bourges au Congrès Mission 2024 - Aux Captifs, la Libération

Après quatre ans passés à la tête de l’antenne berruyère d’Aux captifs, la libération, Anne transmet le flambeau. Marquée par des rencontres fortes et une foi engagée, elle s’apprête à quitter Bourges avec le projet de faire naître une nouvelle antenne à Châteauroux. 

Une étape importante pour un engagement qui a commencé tôt, juste après le Covid, une « période très éprouvante », pour elle : « J’ai eu besoin de rejoindre les souffrants dans le besoin, ceux qui se contrefichent des barrières sanitaires. » 

En cherchant sur internet, elle découvre les Captifs, et leur approche singulière : aller à la rencontre des plus démunis les mains nues, mais le cœur grand ouvert. Leur donner de l’attention, une oreille attentive et surtout du temps. « J’ai été touchée par la démarche des Captifs », se souvient-elle « et attristée par des actions trop centrées sur la distribution plutôt que sur la relation. »  

Alors rapidement, Anne s’engage. Régulièrement, elle croise Jean-Marc, un homme sans-abri, installé sous le porche de la cathédrale. Une amitié naît, sincère, et un appel plus profond se fait entendre : « Dans ma souffrance, j’ai entendu comme un appel intérieur. À travers lui, c’est le Christ souffrant qui me disait : « Si tu souffres, viens, je souffre aussi ! Si tu as besoin d’amour, viens, moi aussi ! » » 

De simple bénévole, elle devient responsable d’antenne. Aujourd’hui, six volontaires tournent « vaille que vaille chaque semaine » en trois binômes. « Chaque binôme, le cœur en feu, se sent profondément investi et missionnaire ! » En quatre ans, l’équipe a instauré des prières-rue suivies de repas fraternels. Des « moments de grande fête où on rit, on chante, on danse ! »  

Ce qui l’a le plus marquée ? C’est simple, « L’amitié. Celle avec les amis de la rue, avec les bénévoles, avec les partenaires. L’amitié vraie, celle des mains nues. » Selon Anne, cet engagement chrétien prend une dimension spirituelle forte : « J’ai touché du doigt quelque chose de la relation trinitaire : trois amis qui se rencontrent… au bout d’un moment, on ne sait plus qui est le pauvre. » 

Parmi ses souvenirs marquants, celui de Joseph, un ami de la rue, la bouleverse encore. « Un jour, lors d’une tournée, il a cité l’évangile mot pour mot. Il parlait d’Agapè, d’humilité, de l’amour de Dieu… C’est lui qui nous parlait de foi, de Dieu, comme un prophète de la rue. » 

Si Anne quitte ses fonctions, ce n’est pas pour autant qu’elle quitte l’association. Bientôt installée à Châteauroux avec son mari, elle espère y ouvrir une nouvelle antenne : « le curé est déjà motivé », plaisante-t-elle.  

Le message qu’elle adresse à ses deux successeurs nous touche finalement tous : « Prenez soin de chacun, les amis de la rue, les bénévoles, tous ceux qui gravitent autour de la mission et gardez toujours le cap de la bienveillance, quoi qu’il arrive. »