Jonas – accueilli de l’Espace Marcel Olivier (EMO), connu pour ne pas savoir économiser plus de 5 euros en 24h – a réussi à mettre 22 euros de côté pour partir en séjour à Lourdes ! L’EMO est une antenne dédiée à l’accompagnement des personnes alcoolodépendantes à la rue. Sa participation financière de 10 euros pour le séjour et de 12 euros pour ses cigarettes est un exploit notable. Si son objectif initial était de 27 euros, arriver à 22 euros est déjà incroyable au regard de sa situation. S’il y a donc bien une chose positive à souligner, c’est que Jonas s’est responsabilisé sur sa gestion financière ces derniers mois. Vivant au jour le jour et selon la générosité des passants de son quartier, il est très difficile pour lui d’anticiper les choses. Cela signifie aussi qu’il doit se priver pendant plusieurs jours ou semaines pour être en mesure d’économiser de l’argent. La capacité à se projeter dans le temps n’est pas la qualité première d’une personne en rue, c’est vraiment difficile pour eux. Avoir en perspective un projet qui le motive vraiment, lui a permis de faire cet effort.
Néanmoins, le coût d’un séjour de ce type est plus élevé que le montant récolté par Jonas. La collecte de fonds auprès des particuliers est donc indispensable pour permettre aux personnes accompagnées de partir en séjour loin de la rue.
Ce séjour spirituel à Lourdes – rentrant dans le cadre des séjours de rupture permettant aux personnes suivies par l’association de « couper » de la rue – a été très positif pour Jonas qui a su prendre ses responsabilités, s’approprier son lit et sa douche. Selon les accompagnateurs, il en revient transformé. Il est davantage responsable de ses affaires, souhaite se doucher régulièrement (ce qui traduit une considération de son corps), dit vouloir réduire ses consommations d’alcool et se projette sur un hébergement. Ce séjour a été un vrai déclic pour lui. Jonas était heureux d’être à Lourdes. Pour citer un salarié accompagnateur, « il ne cessait de saluer la Vierge Marie et de crier Alléluia dans les rues de Lourdes ». La rupture physique et géographique engendrée par le séjour, couplée au confort de l’hébergement en dur, fait bouger les lignes. De surcroit, ce séjour a permis à des personnes isolées, dans des situations complexes, de faire société pendant cinq jours. Grâce à votre soutien, nous pourrons amener à nouveau Jonas et d’autres personnes accueillies en séjour loin de la rue.