
Antonio, accueilli par les Captifs au sein de l’antenne de l’Immaculée Conception (Paris 12e), a trouvé un hébergement il y a 6 mois. Une mise à l’abri qui s’inscrit dans la continuité de l’histoire d’Amir, accueilli dans la même antenne.
Voilà 20 ans qu’Antonio connaît les Captifs. 20 ans que les Captifs le côtoient, le rencontrent, l’accueillent et l’accompagnent. 20 ans qu’il participe aux ateliers, aux dynamisations et aux séjours de rupture de l’antenne de l’Immaculé Conception (Paris 12e). 20 ans que les travailleurs sociaux d’Aux captifs, la libération tentent de lui trouver un hébergement, qu’il accepte, à chaque fois, d’y habiter, mais 20 ans que chacune de ces tentatives d’hébergement se solde par un échec…
Cette fois, c’est différent. Antonio a trouvé un hébergement et il est prêt à y rester, sûrement grâce à son ami Amir. Vous vous souvenez d’Amir ? Son histoire nous rappelait la nécessité de persévérer, de ne pas abandonner, malgré les désillusions constantes. « Ce pas d’Amir vers l’hébergement a été comme une sorte de locomotive pour Antonio », témoigne Marie-Astrid, responsable de l’antenne de Paris 12. « Mais le véritable déclic est arrivé lors d’un séjour de « construction du calendrier de l’antenne » à Nevers avec Romane (travailleuse sociale dans la même antenne)… Des séjours de rupture, Antonio en a fait plusieurs avec les Captifs, c’était cohérent qu’il soit là. » Lors de ce séjour, des temps de réflexion sont proposés sur des thèmes comme « le bonheur » ou « le temps », afin de trouver les thèmes existentiels mensuels des activités de l’antenne. Antonio confie alors à certains qu’il se sent réellement inclus, valorisé, écouté. Il participe aux réflexions, aux prises de décisions. Les deux chanteuses des Frangines (groupe de musique de variété française), grâce à leur témoignage dans ce cadre bucolique, lui font même réaliser combien la nature est belle, et combien il fait partie de cette nature. Mais surtout, sans doute pour la première fois depuis bien longtemps, il goûte à un sentiment qu’on aurait tendance à oublier : celui de sentir autour de soi un cadre sécurisant, confortable, abrité. Loin du tumulte, de la dureté de la rue, des problèmes d’argent, de l’insécurité permanente… Bref, il redécouvre doucement la joie d’habiter un espace dans lequel il se sent tout simplement bien. Il avoue ainsi à Marie-Astrid que « ça fait du bien de se reposer, de se mettre à l’abri. »
Aujourd’hui, Antonio est stabilisé et installé dans son nouvel hébergement, qu’il a accepté peu de temps après son séjour. Cependant, l’accompagnement ne s’arrête pas là et il ne s’agit pas de tenir cette situation comme acquise, mais bien d’ouvrir d’autres projets, toujours en concertation avec lui, en se mettant à l’écoute de ses nouveaux besoins. « Les personnes accueillies par les Captifs ne sont pas des enfants. Des parents savent ce qui est bien pour leur enfant. Là c’est Antonio qui sait ce qui est bien pour lui. Il est libre. Libre de rester dans son hébergement, libre de partir. Mais nous continuerons à l’accompagner », continue Marie-Astrid. « Les Captifs sont là pour donner l’impulsion lors de l’envol. Le reste appartient à chaque accueilli. La question de la temporalité de chacun est primordiale. » Faire le bien, ce n’est pas faire ce que l’on pense être bien pour la personne. Faire le bien, c’est d’abord se mettre à son écoute et comprendre ce qui, selon cette personne, est bien pour elle.