Lourdes, un temps fort de l’été pour les Captifs

L'association Aux captifs, la libération en séjour à Lourdes pour la Saint Laurent

Du 6 au 11 août 2023, un groupe de 23 « Captifs » (salariés, bénévoles, personnes accueillies par l’association) a participé au pèlerinage annuel de Lourdes, organisé par le réseau Saint Laurent. Ce réseau fédère différentes associations qui partagent un chemin de fraternité et de foi avec les plus pauvres, et cette année, il a réuni 1200 pèlerins dans le Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes !

« Une expérience formidable ». Les « Captifs » qui ont participé au pèlerinage à Lourdes sont unanimes : la semaine passée, tous ensemble, restera gravée dans leur cœur. Loin de la rue et de la ville, chacun a pu vivre un beau moment de ressourcement, au cœur de la cité mariale et au pied des montagnes. Chaque année, depuis 4 ans, notre association Aux captifs, la libération propose à ceux qui le souhaitent de participer au pèlerinage à Lourdes, organisé par le réseau Saint Laurent. Cette année, 2 équipes ont répondu présentes : celle de l’Espace Marcel Olivier (EMO, Paris, 9e) et celle de Sainte Jeanne-de-Chantal (Paris, 16e). Au total, 23 personnes, accueillies par ces antennes, mais aussi salariées ou bénévoles sont parties de Paris.  « Des temps forts ont été vécus, raconte Apolline, responsable de l’EMO. Des moments en frat – en petits groupes – où les antennes étaient mélangées, pour lire et échanger sur les Evangiles. Mais aussi des moments en groupe, dont un temps de prière, intense en émotions, animé notamment par notre aumônier, le Père Olivier Segui à la chapelle de la Cité Saint-Pierre. Cette prière a été dédiée aux personnes connues des Captifs, et décédées cette année. S’en est suivie une procession chantante jusqu’au sanctuaire pour y déposer un cierge ». 

Deux autres temps forts ont marqué les participants : la grande messe le 10 août, en l’honneur de Saint Laurent… Mais aussi la randonnée du Béout. Cette randonnée, qui part de Lourdes et qui monte jusqu’en haut d’un pic où l’on peut admirer la ville de Lourdes, n’était pas simple du tout pour des personnes qui se déplacent très peu dans leur vie quotidienne. « Certains participants n’avaient pas marché depuis très longtemps, raconte une accompagnatrice. Mais ce sont eux qui ont insisté pour la faire, et ils étaient particulièrement fiers de l’avoir réussie ». Il parait que cette aventure a même donné envie à certains de revenir !

Témoignage de Lahouari à l’Assemblée nationale

L'association Aux captifs, la libération à l'Assemblée Nationale

Le  6 juillet 2023, Lahouari, un habitué de notre antenne Saint-Vincent-de-Paul (Paris, 10ème), a pris la parole à l’Assemblée nationale, devant des parlementaires et la secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance Charlotte Caubel. Une prise de parole organisée par l’association Les Oubliés de la République*, qui a lui a permis de raconter son parcours de vie.

Les galères de la rue, la « crainte d’ouvrir les portes des centres d’accueil », mais aussi la rencontre bienveillante avec Antoine Payeur, le responsable de l’association Aux captifs, la libération dans le 10e arrondissement de Paris… En quelques minutes, Lahouari a planté le décor de sa vie, devant des parlementaires attentifs. Il a expliqué comment Antoine a su le comprendre et l’écouter malgré son attitude craintive vis-à-vis des associations.  En côtoyant Aux captifs, la libération, il constate avec surprise que l’équipe de l’association possède une vraie fibre sociale et que tous travaillent avec leur cœur. Ce contact sincère et généreux a touché Lahouari de plein fouet. « Ça m’a foudroyé ! »

Lahouri a toujours mis un point d’honneur à rester propre, à trouver des petits travaux et des petites missions pour vivre. La plupart des personnes avec lesquelles il travaille ne sont pas conscientes de sa situation. Il n’a pas non plus cette aigreur qu’on ressent souvent quand « on tombe dans la galère ». « Le plus souvent, lorsqu’on se retrouve dans cette situation, on en veut à tout le monde et on accuse telle ou telle personne de notre malheur. » A cette aigreur, Lahouari a décidé de dire NON !

Lahouari était heureux de prendre la parole et d’être en face de personnes qui l’écoutent. Il ajoute que « c’est de l’écoute que les gens peuvent offrir aux personnes de la rue, pas forcément un café ou de l’argent, mais une belle écoute. » Sans cette écoute, les personnes de la rue peuvent devenir agressives. « Cette petite attention rend digne et fier. »

* https://www.oubliesrepublique.fr/

Rétrospective en images :
https://vimeo.com/849203419

Vidéo sur une captivité méconnue : la prostitution

Vidéo reportage sur la prostitution. Aux captifs, la libération

Nous sommes heureux de vous faire découvrir un reportage immersif inédit réalisé par Néo – média social positif – auprès de Jean-Baptiste G., bénévole de l’antenne Lazare (Paris, 16e), dans le Bois de Boulogne. L’occasion de découvrir les coulisses d’une captivité méconnue, la prostitution, pleine de souffrance et de violence, où de nombreux réseaux de traite des êtres humains sont à l’œuvre.  Si sortir de la prostitution est un choix que toutes les personnes rencontrées n’expriment pas, vous verrez qu’elles trouvent néanmoins auprès d’Aux captifs, la libération un réconfort certain à travers des moments chaleureux.  En effet, chaque tournée – rue est l’occasion de leur offrir un café et une écoute bienveillante. Depuis 1981, Aux Captifs, la libération, accompagne les personnes victimes de la prostitution. Merci de partager cette vidéo à vos proches, pour nous aider à faire connaitre notre action.

Pour nous soutenir RDV ici 👉 https://bit.ly/3EseOBf

Découvrez la renaissance d’Azédine, ancien résident de Valgiros

Azédine, entouré de ses colocataires de Valgiros.

Malgré la rue et son autisme, Azédine a su accepter l’aide des Captifs et retrouver une vie stable. Les cinq années au sein de la colocation solidaire de Valgiros lui ont fait regagner confiance et l’ont poussé à entreprendre une démarche de réinsertion avec le soutien de travailleurs sociaux comme Alison Boirel. Celle-ci se fait témoin de la volonté d’Azédine et de son engagement, qui lui auront permis de trouver du travail dans un magasin d’alimentation, poste qu’il occupe depuis désormais 10 mois. Son handicap, qu’il affiche sans honte sur son CV, complique ses relations avec ses collègues mais grâce à Valentin, le chef adjoint de l’épicerie qui l’a engagé, Azédine s’intègre de mieux en mieux. Ses 4 ans de rue n’ont pas entamé sa joie de vivre et ses passions comme les mathématiques, l’astronomie ou encore la musique de Georges Brassens sont toujours aussi présentes. Plongez dans le quotidien d’Un Homme debout qui par son abnégation et la bonté de son entourage a su se reconstruire !

Vous voulez découvrir ce témoignage en entier, RDV ici :  https://boutique.och-ombresetlumiere.fr/

Rejoignez-nous : devenez bénévole pour Aux captifs, la libération

À la recherche de nouvelles façons de vous impliquer et d’apporter votre soutien ? Découvrez les histoires inspirantes de nos bénévoles engagés dans l’antenne de Lyon, qui, à travers leur dévouement, apportent de l’espoir, de l’amitié et de la dignité aux personnes les plus vulnérables de notre société.

La rentrée approche, et avec elle, l’opportunité de s’engager dans une association. Aux captifs, la libération se consacre à tendre la main à ceux qui en ont le plus besoin, qu’ils soient à la rue ou en situation de prostitution. Nous recherchons des bénévoles dévoués pour rejoindre nos équipes de maraude (tournée-rue). Deux témoignages de nos bénévoles en disent long sur la puissance de notre engagement.

Jean-Marc et Morgane : créer des liens et donner de l’espoir

« L’histoire de Jean-Marc témoigne de l’importance de créer un espace où les cœurs peuvent s’ouvrir. À travers nos maraudes et notre accueil fraternel, Jean-Marc a trouvé un endroit où il se sent en confiance pour partager son parcours de vie difficile, marqué par la perte tragique de sa fille. Jean-Marc partage avec émotion qu’il n’avait pas pu parler de ses difficultés depuis très longtemps, et que les Captifs lui offrent un lieu de soutien et de compréhension. Sa quête spirituelle l’a également amené sur le chemin du baptême, une étape qu’il aborde avec espoir dans une autre paroisse lyonnaise.

Morgane, de son côté, a trouvé dans notre association le tremplin dont elle avait besoin pour sortir de la rue et de la drogue. Après avoir quitté ce monde douloureux, cette ancienne SDF s’est installée près de sa mère, à quelques minutes de Lyon. Notre intervention pour lui offrir une retraite chez les sœurs de l’Agneau a été un tournant dans sa vie. Morgane reste en contact avec nous, témoignant de l’impact durable de nos rencontres régulières dans sa vie. »

Témoignage de Gabrielle, bénévole à Lyon.

Esther : un voyage vers une nouvelle vie

« L’histoire d’Esther nous rappelle que chaque geste de compassion peut avoir un impact profond et durable. Nos rencontres en rue nous ont permis de connaître Esther, une personne en situation de prostitution, dont la proximité avec le Seigneur nous a émus. Au fil du temps, une amitié solide s’est tissée, marquée par des éclats de rire et des moments de prière partagés. Le destin d’Esther a pris un nouveau tournant avec un Parcours de Sortie de Prostitution (PSP), sa régularisation et un nouvel emploi. Elle a pardonné à ses bourreaux, reconstruit sa vie, et même donné naissance à une petite fille. »

Témoignage de David, bénévole à Lyon.

Ces témoignages vibrants illustrent la valeur du dévouement de nos bénévoles. Notre association recherche des bénévoles prêts à rejoindre nos équipes pour établir des liens d’amitié, de respect et d’espoir. Si vous souhaitez participer à cette aventure humaine, nous vous invitons chaleureusement à vous joindre à nous !

Contact : rh@captifs.fr

« Avec ces 15 habitués et l’ensemble des bénévoles, nous formons une famille »

Aux Captifs, nous ne sommes rien sans nos bénévoles. Leur engagement est clé dans le fonctionnement de notre association. Partez à la rencontre de l’un d’eux, aujourd’hui Martine, bénévole à Saint-Nizier, notre antenne de Lyon, qui s’apprête à accueillir son premier salarié à la rentrée.

L ’antenne du 2e arrondissement de Lyon à Saint-Nizier accueille des personnes en situation de prostitution et de précarité depuis 2018. L’ensemble de son activité comprend :

– les tournées-rue (maraudes) hebdomadaires à mains nues.

– la prière-rue mensuelle : une prière, comme dans toute antenne Captifs, à laquelle tout le monde est invité, y compris les personnes d’autres confessions religieuses qui le souhaitent. « C’est très beau, elles en profitent, elles aussi, à leur façon. », nous confie Martine, bénévole à l’antenne depuis 2021. Cette prière est suivie d’un dîner préparé avec les personnes accueillies, et partagé tous ensemble de façon chaleureuse.

– un accueil de jour, tous les jeudis après-midi tenu par Martine et une équipe de 9 autres bénévoles. « L’accueil est un rituel hebdomadaire pour une quinzaine de personnes accueillies venues de tout Lyon. Avec ces 15 habitués et l’ensemble des bénévoles, nous formons une famille. Réellement la fidélité de notre présence à tous, aussi bien accueillis que bénévoles, a créé des liens d’amour très forts entre nous. », explique-t-elle.

Aussi, Martine connaît bien le monde de la précarité qu’elle côtoie en tant que bénévole dans diverses associations lyonnaises depuis une dizaine d’années. Et pour elle, l’approche des Captifs avec ses valeurs de gratuité, inconditionnalité, fidélité et intégralité, l’a touchée droit au cœur : « Je connaissais déjà la précarité, mais là, lorsque j’ai compris l’approche des Captifs, j’ai réalisé que j’étais tombée dans le monde de l’amour, tout simplement. Alors quand on m’a proposée d’ouvrir cet accueil de jour, je n’ai pas hésité, j’ai dit oui tout de suite ! » De plus, pour beaucoup de personnes qu’elle rencontre, l’approche des Captifs, avec son coté fraternel, est très importante. Elle apaise la solitude dont beaucoup souffrent. « D’ailleurs 2 personnes que j’accompagne m’ont demandé si elles pouvaient m’appeler « mama », ce qui me touche énormément. Quand elles ont des problèmes de santé, et qu’elles ont besoin d’aller à l’hôpital par exemple, et bien, c’est à moi qu’elles demandent de les accompagner, comme elles le demanderaient à leurs parents s’ils étaient là ». Elle ajoute : « En ce qui concerne les personnes très blessées dans leur cœur, j’ai pu à mon tour constater qu’arriver à accepter de l’amour est pour elles le premier pas vers une liberté qui peut rendre possible un désir de renaître, et reprendre un chemin constructif ! D’où mon application et implication pour que notre équipe d’accueil de jour soit bien ce vecteur d’amour gratuit. »

Par conséquent, puisque la présence des Captifs dans une ville comme Lyon répond à un réel besoin pour les personnes accueillies, l’antenne de Saint-Nizier va déployer ses ailes avec l’arrivée de son premier salarié en septembre 2023. « Cette personne sera d’une aide précieuse pour ouvrir des passerelles avec les autres associations lyonnaises. Et elle sera très utile pour savoir où on peut diriger les personnes dans la mesure de leurs besoins. », conclut Martine.

Merci à l’association Le Maillon de soutenir le programme du Développement en régions des Captifs.

Soutenez notre antenne de Lyon : https://don.captifs.fr/lyon-saint-nizier

Les Captifs aux JMJ !

Cette année les Journées Mondiales de la Jeunesse avaient lieu au Portugal, à Lisbonne du 1er au 6 août 2023. Ce sont 1,5 million de personnes qui se sont retrouvées pour vivre des temps forts avec le Pape, dont 42 mille Français.

Et pour la première fois, cette édition avait un espace dédié aux jeunes professionnels français. Sur le parvis de l’église Santos-o-Velho, l’équipe nationale des « jeunes pros » de la Conférence des Evêques de France a organisé des conférences et des tables rondes, ainsi qu’un village des associations avec des stands, une buvette et une scène.

Ces stands ont accueilli diverses associations pendant 4 après-midis pour permettre aux jeunes professionnels de trouver un lieu où s’engager pour l’année suivante. Les Captifs ont tenu un stand le jeudi et le vendredi afin de donner envie à de futurs bénévoles de nous rejoindre !

Malgré le vent et la chaleur, de nombreuses personnes sont venues se renseigner sur les actions de l’association. Beaucoup de Lyonnais sont passés par le stand pour prendre le contact de l’antenne locale. Plusieurs curieux sont repartis avec le magazine Mains nues pour comprendre ce que vivent les bénévoles dans les différentes antennes.

Si nous ne savons pas encore combien deviendront bénévoles, nous pouvons d’ores et déjà dire que tous ont changé de regard sur la précarité et la prostitution !

Rétablir la dignité par un regard bienveillant : témoignage de bénévole

Maraude de l'association Aux captifs, la libération

Dans la ville de Nîmes, Aux captifs, la libération s’est donnée pour mission de tendre la main à ceux qui sont souvent laissés pour compte, y compris les personnes les plus vulnérables, comme les personnes sans-abri. Yves, bénévole dévoué au sein de l’association, nous partage son expérience et la manière dont un regard bienveillant peut transformer la vie de ceux qui ont été profondément marginalisés.

Pour Yves, le cœur de l’association repose sur une approche empreinte du regard du Christ envers les personnes les plus rejetées et les plus détruites. Pour ce bénévole, le but ultime est de leur redonner leur dignité d’être humain en leur témoignant une compassion sincère et en posant sur eux un regard qui élève.

Au fil des années, Yves a tissé des liens précieux avec les personnes qu’il rencontre régulièrement lors des tournées-rue (maraudes). Chaque vendredi matin, après la messe, lui et son binôme parcourent les rues pour aller à la rencontre des plus démunis, créant ainsi des liens forts et affectueux avec ceux qu’ils côtoient. Parmi eux se trouve Michel, une personne qui a particulièrement marqué Yves.

Au départ, lorsque Michel fut accueilli par l’équipe de bénévoles, il était complètement en détresse. Cependant, grâce à une présence régulière et à une écoute attentive, les liens se sont renforcés petit à petit, et un an après leur première rencontre, les fruits de cette relation bienveillante étaient déjà visibles.

Seulement, pendant les vacances, Yves s’est absenté quelques semaines. A son retour en tournée-rue, la réaction de Michel l’a profondément touchée : « Tous les vendredis, pendant des semaines, j’ai attendu votre passage ! ».

L’anecdote de Michel souligne la puissance des liens humains et de l’amitié qui peut émerger du bénévolat aux Captifs. Yves affirme que c’est dans ces moments précieux que le royaume des cieux descend sur Terre.

Si le témoignage d’Yves vous touche, n’hésitez pas à rejoindre nos rangs en tant que bénévole. Ensemble, nous pouvons apporter un véritable changement dans la vie de ceux qui ont besoin d’un regard bienveillant et d’une main tendue. Ecrivez-nous à cette adresse : rh@captifs.fr

Crédit photo : Marine Clerc

« J’ai retrouvé goût à la vie ! »  

Amélie, travailleuse sociale, et Abdoulaye, ancien SDF

Abdoulaye a vécu à la rue pendant plus d’un an, dans un square du 20e arrondissement de Paris. Il a été accompagné par notre antenne Saint-Germain-de-Charonne (Paris, 20e), ouverte depuis 2021. Aujourd’hui, cet ancien SDF vit dans notre colocation solidaire Valgiros. Il revient sur les événements marquants de son parcours.

Abdoulaye, malien de 39 ans, est arrivé en France en 2022, après un parcours migratoire de 8 ans, du Mali à la France, en passant par l’Algérie, le Maroc, et l’Espagne. Pendant toutes ces années, il ne rencontrera aucune main tendue.

 « Je rêvais d’une vie meilleure, pour moi en Europe, et pour ma famille, surtout pour ma mère, à qui je voulais envoyer de l’argent. C’est pour cela que j’ai quitté l’Afrique ».

Malheureusement en arrivant en Europe, et particulièrement en France, la réalité est toute autre.  Abdoulaye n’a pas de papiers et ne peut travailler légalement. Par manque de revenus, il se retrouve à la rue.

Pendant 1 an, il vivra dans un petit square près de l’hôpital Tenon dans le 20ième arrondissement de Paris : « J’ai fait de ce square mon refuge, car il y avait suffisamment d’arbres pour me cacher la nuit et dormir. ». Ce refuge, comme il le décrit, est tout ce qu’il y a de plus sommaire, il s’agit d’une simple couverture, dissimulée derrière des feuillages.  Là-bas, les nuits sont parfois très difficiles, à cause du froid, et de la pluie. Mais aussi, à cause de la présence d’insectes, de rats, et d’autres sans-abris parfois alcoolisés et violents. « A la rue, on ne peut pas dormir tranquillement sur ses 2 oreilles, on dort 3 ou 4 heures par nuit maximum, et toujours avec un œil bien ouvert. » explique-t-il.

Tous les matins, pour gagner de quoi se payer à manger, à boire, et parfois quelques vêtements, Abdoulaye se lève à 5h pour aller laver les pares brise des voitures près d’un rond-point de la Porte de Bagnolet (Paris 20e). Il nous confie : « J’avais honte de faire cela, car parfois, par pitié, les gens me donnaient de l’argent sans même que j’ai nettoyé leur voiture. ».

Un jour, 5 mois après son arrivée en France, alors qu’il nettoyait des voitures comme à son habitude, Amelie, travailleuse sociale de notre antenne du quartier – Saint-Germain-de-Charonne – rencontre Abdoulaye en tournée-rue. Ce jour-là, elle lui présente l’association, et lui propose de venir aux permanences d’accueil de l’antenne. Au départ, le jeune homme se méfie. Après un parcours migratoire difficile, il a appris à se débrouiller seul, et ne veut compter que sur lui-même. Au bout de quelques semaines, et au fil des discussions en tournées-rue, Amélie gagne sa confiance et Abdoulaye accepte de venir à l’antenne : « Autour d’une tasse de thé, nous avons joué avec les bénévoles, nous avons beaucoup discuté, et j’ai passé pour la première fois depuis très longtemps, un moment joyeux et apaisant. Depuis, il ne se passe pas une semaine sans que j’aille à la permanence ! ». 

Ainsi, Amélie est devenue sa travailleuse sociale, et grâce à un certain nombre de démarches, elle lui a trouvé une place au sein de la colocation solidaire Valgiros, dans laquelle il a la chance de vivre depuis peu : « J’adore cette maison et ce jardin, je m’y sens bien. Nous partageons des repas chaleureux tous ensemble et l’ambiance est vraiment bonne. Et en plus, tout le monde est gentil et accueillant avec moi. » il ajoute, « Mais j’aime surtout me sentir propre et digne. J’ai retrouvé goût à la vie ! ».  

Valgiros recherche ses prochains résidents volontaires, découvrez encore davantage la colocation solidaire à travers ces témoignages en images et rejoignez-nous : https://www.youtube.com/watch?v=yULuvG-T_Ao