« Soif de vivre ! »

Tout au long du carême, Le Jour du Seigneur propose une programmation spéciale autour du thème « Soif de vivre ! ». L’occasion de faire entendre cette volonté de vivre, au-delà des aveuglements et des enfermements. 

Dans ce magazine, David Milliat s’entretient avec sœur Dominique Peiffer, dominicaine et infirmière au sein de l’association Aux captifs, la libération. Elle explique comment elle œuvre quotidiennement pour redonner de la dignité aux personnes tombées dans l’addiction, leur insufflant ainsi l’énergie de vivre. Pour elle, c’est en accompagnant ce public que sa vie a pris un autre sens.

Grâce à vous : ils ont découvert la neige et l’air montagnard !

Mahmoud est parti en séjour de rupture avec les Captifs au début du mois de mars. N’ayant jamais vu de neige, il a vécut durant ces quelques jours dans un chalet aux Carroz d’Arrache (Haute Savoie) une grande première !

L’équipe de l’antenne Lazare, dans le 16ème arrondissement de Paris, organise chaque hiver des séjours dans le chalet d’un de ses bénévoles. Cinq jours offerts aux personnes accueillies, pour découvrir la vie montagnarde et rompre avec les tourments de leur vie parisienne.

Mahmoud avait déjà participé à ce type de séjour avec les Captifs. Ces moments hors du temps sont des clés pour (re)trouver l’envie et la motivation dans un chemin de réinsertion. Alors après le bord de mer, c’est l’altitude qu’a découvert Mahmoud ! . A voir son sourire lorsqu’il nous en parle, les skis l’ont tout autant convaincu que la voile.

Pendant ces cinq jours, salariés, bénévole et personnes accueillies ont vécu ensemble sous le même toit. Chacun son tour a mis la main à la pâte pour cuisiner, faire la vaisselle ou mettre la table. Cette cohabitation a créé une complicité qui se ressent à travers les taquineries et les surnoms qui survivent au séjour. C’est dans cette joyeuse ambiance que Mahmoud et Valentine, travailleuse sociale, nous racontent cette expérience :

« Nous avons fait des balades en raquette. Il y avait beaucoup de neige. » nous disent-ils. Ils ont aussi passé trois heures avec un moniteur pour apprendre à skier comme des professionnels. Après quelques chutes, tous ont gagné en assurance pour dévaler la piste !

« Ce que j’ai préféré, c’est quand nous avons mis le fromage dans le four avec du miel et des herbes. » Car qui dit montagne enneigée, dit plats typiquement hivernaux. Mahmoud et les autres ont pu déguster leur premier camembert fondu au four. Avec les tajines et autres plats orientaux, cette semaine était remplie de découvertes gustatives autant pour les personnes accueillies que pour les salariés et bénévole.

A la fin de son récit, il conclue : « vive les Captifs » ! Ces séjours sont pour Mahmoud comme pour tous ceux qui en bénéficie une véritable bulle d’oxygène dans un quotidien difficile.

Ils s’engagent avec nous : Quentin Martin-Laval, délégué général de la Fondation BTP PLUS

La Fondation BTP PLUS, abritée par la Fondation de France, accompagne les jeunes du BTP qui partagent ses valeurs de solidarité et de proximité. Elle soutient notre projet Atelier Bosco depuis 2020. Son délégué général, Quentin Martin-Laval, nous explique pourquoi cette Fondation, liée au groupe Pro BTP (protection sociale des métiers du bâtiment et des travaux publics) est heureuse de soutenir les Captifs, et plus particulièrement les compagnons de l’Atelier BOSCO*.

*Besoin d’un petit rappel sur notre atelier BOSCO ?  Grâce à l’agrément Organisme d’Action Communautaire et d’Activité Solidaire (OACAS), cet atelier permet à des personnes en précarité de regagner leur dignité par une activité professionnelle. Ici, notre équipe de compagnons peintres est encadrée par un chef d’atelier pour réaliser des travaux de rénovation.

L’album photos des Captifs

En 2021, pour leurs 40 ans, les Captifs ont réalisé, et fait circulé dans Paris, une exposition photos. Aujourd’hui, l’exposition s’est transformée en livre, à s’offrir ou à offrir.

Cette série de photographies a été pensée pour témoigner de la beauté du lien et de la rencontre, et faire changer le regard sur la rue. Ces portraits, scènes de vie, photos de groupe donnent à voir ce que nous vivons et illustrent les valeurs de l’association.

Elles ont été capturées par Marine Clerc, ancienne bénévole à Valgiros, le centre d’hébergement et de stabilisation (CHS) des Captifs, où elle a vécu pendant plus de deux ans aux côtés de colocataires issus de la rue. Armée de son appareil photo, elle a profité des confinements successifs pour capturer la vie quotidienne de cette cohabitation hors normes, entre les rires, les joies mais aussi les galères de ses habitants. Son travail photographique s’est ensuite élargi à l’ensemble de l’association.

Ce livre est donc le moyen de faire perdurer l’exposition éphémère pour que ce travail laisse une trace et continue sans fin, de donner la voix à ceux qui n’en ont pas, en faisant passer un message d’espérance et de fraternité.

 » Ce n’est pas moi qui ai trouvé les Captifs, ce sont les Captifs qui m’ont trouvé. « 

Alexei

Alors, pour nous aider à faire connaître les Captifs et faire retentir le cri de la rue le plus loin possible, vous pouvez acheter le livre pour l’offrir largement à vos proches ou vos collègues. Ou même encore le garder pour vous, afin d’illuminer votre intérieur de ces sourires marqués par la vie mais témoins d’une envie d’avancer.

Tous réunis pour la présentation du plan stratégique 2028 !

Jeudi 9 mars, les Captifs ont présenté leur plan stratégique 2028, lors d’une soirée exceptionnelle dans la crypte de l’église Saint Honoré d’Eylau (Paris, 16 ème ). Au total, plus de 100 personnes se sont déplacées pour écouter nos projets d’avenir, et parmi eux des personnes accompagnées par l’association, des bénévoles, des salariés, mais aussi des partenaires publics et privés.

Le but de cet évènement ? Présenter à tous le fruit de plus d’une année de travail à rencontrer, écouter et discerner. Car tous les 5 ans, l’association définit un nouveau plan stratégique qui s’appuie sur les « Principes et Fondements » rédigés en avril 2012, pour donner les actions à mener au cours des prochaines années. Ce travail consiste à puiser à la source, dans la vocation des Captifs, pour définir concrètement les initiatives à mettre en place dans les années qui viennent. D’ici 2028, nous allons suivre les axes suivants :

  • 1. Déployons nos ailes
  • 2. Accueillis, bénévoles, salariés : unissons nos cœurs et nos talents fraternellement
  • 3. Témoignons de notre espérance pour la Ville et pour l’Eglise.

Et en 2022, Thierry des Lauriers, directeur général, et Jean-Damien Le Liepvre, président, ont décidé de mener cette démarche de façon synodale. Chacun a pu prendre la parole au cours de différents temps proposés entre 2022 et mars 2023. Les partenaires privés et publics ont d’abord été rencontrés et interviewés. Puis les personnes accueillies et les bénévoles ont été réunis dans chacune de leurs antennes pour travailler ensemble. Les salariés ont aussi donné leurs idées. Et enfin, un séminaire de 4 jours a réuni 70 personnes accueillies, salariés et bénévoles de toutes les antennes pour écouter les interviews des partenaires et approfondir les idées remontées au cours de tous ces temps de travail. Ces idées ont ensuite été présentées au conseil de l’Archevêque, ainsi qu’au conseil d’administration des Captifs.

Toute cette démarche nous a donc conduits à la soirée du 9 mars. Plus d’une centaine de personnes ont répondu présent pour cette belle soirée. Plusieurs supports ont permis de retracer ce parcours : un reportage, un livret qui développe les trois axes à mettre en place, ainsi que les présentations de Jean-Damien et Thierry.

Pour replacer le champs d’action des Captifs, les invités ont pu écouter Eric Fiat, philosophe et écrivain, sur « l’art de la rencontre », qui est au cœur de notre quotidien, puis Monseigneur Michel Gueguen, Vicaire général du diocèse de Paris, pour souligner la place de l’association dans l’Eglise et dans la Ville.


C’est avec joie que nous pouvons maintenant vous présenter notre plan stratégique pour voguer vers 2028 :

Osez la coloc’ solidaire !

En plein cœur du 15ème arrondissement de Paris, les Captifs ont créé une colocation solidaire où des volontaires, souvent jeunes professionnels, vivent avec des personnes ayant connu la précarité.

Ce Centre d’Hébergement de Stabilisation (CHS) offre aux résidents victimes d’exclusion, l’espace nécessaire pour se reconstruire et trouver une nouvelle autonomie dans un esprit de partage et d’enrichissement mutuel. Concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ? Tout en gardant leurs activités professionnelles ou étudiantes, les volontaires choisissent de venir habiter sur place pour être au côté des personnes et partager leur quotidien. Une équipe de salariés s’occupe de l’accompagnement social des personnes sur place, en semaine.

Mais aujourd’hui pour continuer de fonctionner correctement, les colocs cherchent de nouveaux colocs ! Alors pour vous témoigner de ce qu’ils vivent et (peut-être) vous convaincre de les rejoindre, ils vous présentent cette vidéo :

« La prostitution aujourd’hui, ce sont 95% des personnes qui ne l’ont pas choisie. »

Prostitution à Paris

Portrait de Captifs dans Zeteo.Podcast. Au cours d’un échange très riche avec Guillaume Devoud de Zeteo, découvrez les parcours de vie de ces personnes qui se retrouvent sur les trottoirs de France et la réalité de la prostitution aujourd’hui, raconté par Gilles Badin, directeur du pôle prostitution de l’association.

Si nous devions vous convaincre d’écouter le podcast en trois phrases :
« À Paris on ne meurt pas de faim, on ne meurt pas de froid, on meurt d’exclusion. Et [de dire] ça c’est révolutionnaire. » Gilles Badin
« Ce qui est très important aussi et auquel j’ai été très sensible […] c’est ce regard sur la personne en situation de prostitution. Ce n’est pas un délinquant, c’est une victime. » Guillaume Devoud
« La prostitution aujourd’hui, ce sont 95% des personnes qui ne l’ont pas choisie. » Gilles Badin


Alors si vous partez en balade en voiture ou bien que vous allez courir, n’hésitez plus et écoutez le témoignage de Gilles !



Vous pouvez le retrouver sur toutes les plateformes :
– sur www.zeteo.fr
– sur Spotify, Deezer ou toutes les bonnes applications de podcasts :
http://bit.ly/333I6T0
– sur la chaîne YouTube de Zeteo :
https://bit.ly/3o4tLSe

Démarche stratégique synodale 2023 – 2028

 

Le jeudi 9 mars, nous nous sommes retrouvés pour le lancement du plan stratégique:
• Conclusion d’une année de travail où beaucoup d’entre nous, accueillis, bénévoles et salariés, se sont investis. Merci à chacun et chacune pour leurs contributions.
• Moment de partage inédit avec toutes nos parties prenantes : donateurs, priants, pouvoirs publics, partenaires du secteur associatif, financeurs privés !
• Début aussi de 5 nouvelles années remplies d’audaces à mettre en œuvre !

Découvrez en détails notre plan stratégique ici.

« Si nous avons un seul et même père, alors par définition nous sommes frères. »

Sophie en pèlerinage à Lourdes

Sophie Baché-Cougnon est directrice du Pôle Développement au sein de l’association Aux captifs, la libération. Sa mission consiste, notamment, à accompagner la naissance d’antennes dans toute la France, voire à l’international. Elle est également engagée, à titre bénévole, auprès des personnes en situation de handicap. Dans ce témoignage, Sophie nous parle de fraternité.

« Ce thème résonne en moi comme une évidence ! Avec les chrétiens, quelle que soit notre origine, nous pouvons le dire de façon explicite quand nous prions le Notre Père : « NOTRE » Père. Si nous avons un seul et même Père, alors, par définition, nous sommes frères et sœurs !

Parfois cela est moins explicite, avec les croyants d’autres religions, cependant si nous croyons tous à un Dieu unique, alors il semblerait bien que nous soyons là aussi frères et sœurs, implicitement. Le fait de ne pas l’exprimer ainsi dans la prière avec d’autres non croyants, ne change rien au fait que croyants ou pas, nous ayons bien un seul et même père-créateur. Une évidence donc, mais pas facile à vivre concrètement au quotidien… .

Au moment de l’eucharistie, quand je suis assise sur le banc et que passe à côté de moi la file de ceux qui vont communier, j’aime regarder chacun d’eux et me dire : « voici mon frère, voici ma sœur » : en effet, c’est bien parce que nous sommes frères et sœurs ayant un même père que nous partageons ce repas sacré de l’eucharistie comme un repas de famille.

Comme tous les salariés des Captifs, je suis également bénévole sur les tournées-rues (maraudes) et suis habitée à cette réalité quand je vais à la rencontre des personnes à la rue : en m’approchant, j’essaie de me rendre cette réalité présente en me disant : « celui-ci est mon frère », cela m’aide à « passer outre » la différence qui objectivement nous habite, surtout quand la personne est particulièrement mal en point, physiquement ou mentalement. Cela m’aide à me rapprocher quand l’apparence met de la distance entre nous. « Celui-ci est mon fils bienaimé, en qui je trouve ma joie » (Matthieu3-17) est aussi un verset qui me vient. Pour moi, rendre ainsi présente à mon esprit notre fraternité, rend plus facile la rencontre et le désir de rencontrer l’autre comme un frère, de l’accueillir tout en me dévoilant aussi moi-même.

J’ai, par ailleurs, eu l’expérience d’une personne de la rue qui m’a réconfortée quand j’ai pu sembler préoccupée. Je me souviens de Jacques, qui m’a vraiment réconfortée quand j’ai dû interrompre une tournée-rue pour prendre ma fille au téléphone qui avait eu un accident de scooter au Vietnam. Quand je suis retournée auprès de lui, un peu accablée, il a su trouver les mots justes et se montrer très compatissant.

Cette même expérience, je la retrouve avec les personnes en situation de handicap mental, celles que je côtoie à l’association Trisomie 21, dont je suis membres, ou à L’arche de Jean Vanier où j’ai travaillé 7 ans auparavant. A l’Arche, le handicap mental donne à rencontrer une altérité toute autre : l’autre vit une expérience qui m’est inconnue, je ne peux pas imaginer ce qu’est vivre avec un handicap mental. Je ne peux pas imaginer comment l’autre perçoit le monde, évidemment cela est vrai pour toute personne mais ça l’est encore plus avec le handicap mental : l’autre est mystère.

Et malgré cette différence, cette altérité fondamentale, nous sommes frères, frères et sœurs capables de rire et pleurer ensemble, de construire ensemble des projets. Je peux trouver là aussi une ressource en ce frère soucieux de moi. J’ai souvenir en Inde, à L’Arche Chennai, d’un homme indien dont j’ai malheureusement oublié le prénom, qui était le seul chrétien de la communauté et qui a semblé comprendre mon désarroi alors que je ne savais comment aller à la vigile pascale. Il m’a simplement prise par la main et conduite à l’église pas facile à trouver ! Au départ je n’ai pas trop compris où il me conduisait mais quelque chose m’a invitée à lui faire confiance. Quelle joie pour lui et pour moi quand j’ai vraiment compris en voyant le clocher et ses guirlandes électriques multicolores. Il était tellement heureux de voir mon visage s’éclairer. Nous avons ri ensemble et vécu la célébration main dans la main. ».

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés »

Claudia, bénévole de l'association Aux captifs, la libération

Aux Captifs, nous ne sommes rien sans l’aide de nos bénévoles. Leur engagement est clé dans le fonctionnement de notre association. Aujourd’hui, Sœur Claudia, bénévole à l’antenne Sainte Rita (Paris 9e) nous parle de fraternité.

Claudia, comme nous l’appelons dans l’association, fait partie de la communauté des Petites Sœurs de l’Évangile, une congrégation religieuse dont la spiritualité s’inspire de Charles de Foucauld.

D’origine italienne, cette religieuse de 46 ans habite depuis janvier 2020 dans un HLM du 17ème arrondissement de Paris avec 3 autres Sœurs. « J’aime vivre ici, avec ma centaine de voisins des 4 coins du monde, tous si différents, de confessions variées, d’autres cultures. Avec eux je vis des relations humaines gratuites très enrichissantes. Après ma rencontre avec le Christ, je voulais être au plus près des « plus petits ». Voilà en partie pourquoi j’ai choisi cette communauté qui vit au contact des plus démunis, des plus pauvres. » explique Claudia.  

Elle est aussi au contact du monde avec son travail : « Dans cette communauté, on gagne notre vie, j’ai donc un travail à mi-temps chez un glacier du quartier. Là-bas, j’évolue au milieu des jeunes et partage avec eux les joies, les fatigues, … ».

Le reste du temps, Claudia est bénévole aux Captifs à l’antenne Sainte Rita (Paris 9e) pour accompagner des femmes en situation de prostitution. Elle y tient les permanences d’accueil aux cotés de salariés tous les mardis après-midi. « C’est un moment gratuit pour ces femmes, elles viennent papoter, échanger, prendre un café, jouer aux cartes. Ce moment de partage est un trésor. Elles sont là les unes pour les autres. ». Tous les mercredis soir, Claudia part également à la rencontre des femmes en tournée-rue tous dans le quartier de Château Rouge (Paris 18e) avec son binôme.   

« Ce qui m’a tout de suite touché chez les Captifs c’est l’accompagnement à « mains nues ». Je trouve que c’est un trésor qui permet de se concentrer non pas sur le matériel comme c’est souvent le cas, mais de se concentrer sur la rencontre. Et pour moi partager avec les plus pauvres et les personnes en difficulté, permet des rencontres d’autant plus riches. » précise-t-elle.

Pour Claudia la fraternité résonne tout particulièrement quand elle pense au commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».  Elle ajoute, « Trouver un logement, trouver des vêtements, se nourrir, tout ça c’est l’urgence. Mais la base de la fraternité c’est trouver comment réparer ces personnes cassées par la vie, les écouter, les comprendre et progressivement les aider à retrouver leur dignité. ». « Au collège d’écoute de juin dernier, nous avons invité des personnes accueillies à participer de façon synodale à la réflexion de notre démarche stratégique. A la fin de ces 4 jours de réflexion et de partage, une personne accueillie s’est exprimée pour remercier tout le monde. Elle nous a confié que pour la première fois de sa vie, elle se sentait considérée comme une personne. A ce momentlà sa dignité était retrouvée, et cela pour moi c’est l’essence même de la fraternité. » conclut-elle.