Qui a remis la Légion d’honneur à Patrick Giros ?

1/ C’est bien le 27 janvier 1998 que Patrick Giros a reçu la Légion d’honneur des mains de l’Abbé Pierre. S’ils avaient une manière très différente d’appréhender la problématique de la grande pauvreté et de leur annoncer l’évangile, ils avaient beaucoup de respect l’un pour l’autre. Les similitudes entre ces deux hommes, tous deux prêtres, tous deux engagés auprès des pauvres de la rue, tous deux combattant la misère humaine… sont nombreuses. C’est sans doute ce qui fit que Patrick Giros demanda à l’Abbé Pierre de lui remettre la Légion d’Honneur.

2/ Eh non ! Jean-Pierre Raffarin n’aurait pas pu remettre à Patrick Giros la Légion d’honneur. En 1998, Patrick Giros n’avait pas encore rencontré Jean-Pierre Raffarin. Il le rencontre le 5 septembre 2002 lorsque, devenu Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin visite l’antenne de Lazare (Paris, 16e) accompagné de Dominique Versini, alors Secrétaire d’État chargée de la Lutte contre la précarité et l’Exclusion ; en signe de reconnaissance et d’encouragement vis-à-vis de l’action menée par l’association auprès des personnes de la rue. Cette visite avait également pour objet de montrer la préoccupation de l’Etat français face à l’enjeu de la prostitution d’enfants roumains à Paris, très importante à cette période. Ce déplacement à l’antenne de Lazare s’explique aussi par le fait qu’à l’époque, celle-ci était tournée particulièrement vers les mineurs.

3/ Et ce n’est pas non plus le Cardinal Lustiger qui a remis à Patrick Giros la Légion d’Honneur. Il n’aurait d’ailleurs pas pu. En effet, il faut avoir été décoré soi-même pour pouvoir la remettre à quelqu’un. Jacques Chirac voulut lui remettre mais il a humblement refusé. Cependant, le Cardinal Lustiger et Patrick Giros se connaissaient très bien et une véritable amitié les unissaient. Ils se sont rencontrés la première fois en 1979, quand le père Lustiger était curé de la Paroisse Sainte-Jeanne-de-Chantal dans le 16ème arrondissement de Paris. Patrick Giros était alors vicaire à Sainte-Jeanne après s’être longtemps consacré aux jeunes des quartiers Nord de Paris. Peu après, Jean-Marie Lustiger est nommé évêque d’Orléans. Patrick Giros poursuit sa réflexion quant à l’action qu’il a menée avec les jeunes des quartiers, ce qui le conduit à créer l’association Aux captifs, la libération. Monseigneur Lustiger est nommé Archevêque de Paris en 1981 et affecte en 1983 Patrick Giros à la paroisse de Saint-Leu Saint-Gilles en lui demandant de poursuivre son action auprès des personnes de la rue. En 1990, il nomme Patrick Giros Aumônier à plein temps des Captifs. A la mort brutale de Patrick Giros en 2002, Monseigneur Lustiger se soucie de la pérennité de l’association des Captifs. Lui et ses successeurs archevêques de Paris auront toujours une grande bienveillance pour l’association. On peut dire qu’il y avait une vraie proximité, une vraie amitié, une vraie estime réciproque entre Jean-Marie Lustiger et Patrick Giros, ceux-ci s’appelant d’ailleurs par leur prénom même dans les courriers plus officiels. Il y avait aussi une vraie franchise entre eux, respectueuse avec aussi des désaccords !

Rendez-vous le 7 mars ! Le pèlerinage de libération des Captifs : qu’est-ce c’est ?

En plus de l’accompagnement social des personnes de la rue qui est au cœur de l’action des Captifs, un accompagnement spirituel des personnes est proposé ; et ce, dans le respect de l’inconditionnalité et donc de la religion de chacun. Ainsi, ce pèlerinage propose un temps qui permet à chacun des Captifs de cheminer intérieurement, de se libérer de tout ce qui peut entraver sa vie à travers une démarche spirituelle. Les Captifs vont donc se retrouver autour de temps fraternels, pour prier tous ensemble, les uns pour les autres et rendre grâce.
C’est donc un évènement important dans l’année puisqu’il rassemble toute la communauté des Captifs élargie de notre association : personnes accueillies, bénévoles, salariés et priants, mais aussi donateurs et partenaires. Chacun y est le bienvenu, y compris vous chers lecteurs !


Pour cette première année, le thème est « + de vie ! » ; qu’est-ce que cela veut dire ?

La libération peut se vivre à travers la réconciliation qui nous amène à une paix intérieure, et donc à une vie plus lumineuse et joyeuse.
« Plus de vie » ou « Croix de vie » ? Oui, pour arriver à « plus de vie », il faut accepter de revenir sur nos croix, les épreuves traversées, ce qui nous fait mal, nous blesse.


Concrètement comment s’organise ce pèlerinage le jeudi 7 mars prochain ?

Le pèlerinage Le pèlerinage commencera par un temps de partage et d’échange dans chacune des antennes parisiennes de l’association.  Ensuite tous les Captifs se retrouveront à 17h sur le parvis de Notre-Dame pour une marche.
A 18h, nous partagerons un buffet au 3 rue des Prêtres Saint-Séverin (Paris 5e).
Enfin de 19h45 à 21h15, les Captifs vivront à l’église St Séverin une veillée d’adoration et de louange animée par le Jeune Chœur Liturgique dirigée par Fabienne Martet.

Pour vous inscrire, cliquez sur le lien d’inscription suivant avant le 23 février : https://fr.surveymonkey.com/r/STRRXNY

Des éco-tournées dans la capitale

L’espace Marcel Olivier (Paris, 9e) est spécialisé dans l’accompagnement des personnes alcoolodépendantes. C’est un programme Addictologie qui a été lancé en janvier 2012 grâce au financement de la Fondation Bettencourt Schueller. Son approche spécifique réside dans une démarche de réduction des risques et des dommages.

Depuis octobre 2023, l’Espace Marcel Olivier – antenne de Aux captifs, la libération – situé dans le 9ème arrondissement réalise chaque semaine des éco-tournées afin de nettoyer les rues du quartier en ramassant les déchets présents sur la voie. En faisant des accueillis les acteurs principaux de ces éco-tournées, nous les faisons prendre conscience de l’enjeu écologique qui anime notre société, et qu’ils peuvent eux aussi y répondre à leur manière. En contribuant d’abord à la propreté de leur quartier, ils passent de « consommateurs » d’alcool dans la rue, pas toujours bien considérés, à « acteurs ». C’est également l’occasion de tisser des liens avec les commerçants et de mettre en avant l’action positive de l’Espace Marcel Olivier dans le quartier ! Ainsi, entre 2 et 5 accueillis participent aux éco-tournées chaque semaine.

Exil, migrations : comment garder l’espérance ?

Samedi 20 janvier, 110 salariés et bénévoles de Aux captifs, la libération  se sont rassemblés à Paris dans la crypte de la magnifique basilique Notre Dame du Perpétuel Secours, pour une journée d’approfondissement intellectuel et spirituel autour d’un thème majeur « Exil, migrations : comment garder l’espérance ? »

Au quotidien, dans nos tournées, les équipes sont en effet confrontées de plus en plus à des personnes migrantes, et il était important de prendre le temps de se plonger dans ce sujet, parfois clivant, qu’est l’accueil de l’étranger. La journée a démarré par une pièce de théâtre – « Une certaine dose de cruauté » – qui met en scène une famille qui accueille un jeune réfugié économique malien. Une entrée en matière appréciée par une bénévole : « La pièce nous a donné une vision perspicace de la société et a mis en lumière nos contradictions. Elle invite à une profonde introspection et a permis de se plonger dans le thème de la journée. »

Puis, différents témoignages et relectures rythment l’après-midi : Camille Lacombe présente son expérience au sein d’Utopia 56, Diodio Metro son expérience de migration, Bérengère Savelieff ses 11 ans d’accueil de migrants tchétchènes. Le Père Marcel Rémon (directeur du CERAS), sj, relit l’histoire de migration à la lumière de la Bible et des mots du Pape François ; et Abdelkader Benarab (auteur de « Islam et migration ») sous l’angle culturel et spirituel de l’Islam. Ces échanges éclairent la situation dans les camps, la motivation de l’exilé et ses ressorts face aux difficultés rencontrées lors du parcours migratoire. Le Père Ségui nous rappelle qu’étymologiquement, le mot « exil » signifie « dévoiler ». Une bénévole témoigne : « cela montre bien qu’au-delà du déracinement et de la souffrance, l’exil est un vecteur de révélation. Avec les Captifs, on a un rôle à jouer ».

Enfin, après le dîner, un temps de méditation et de prière est vécu pour relier à la prière les enseignements tirés de cette journée.

De : Rémi BECQUET

La fin de la prostitution pour Lucy

De 2016 à 2023, Lucy* est passée par toutes les étapes de l’horreur. Du Nigéria au Bois de Vincennes, son parcours de migration a été ponctué de viols, de trahison et d’exclusion. Mais depuis 2024, elle a entamé un « Parcours de Sortie de Prostitution » avec notre association et envisage l’avenir sous un autre jour.


Lucy est née au Nigéria. En 2016, elle a été approchée par une femme de son village, qui lui a promis un travail en Europe, dans la restauration. Elle lui a fait confiance, et s’est engagée sous serment à rembourser les dettes à venir, à hauteur de 35 000 euros. A l’époque, elle ne réalise pas que c’était une somme très importante. Selon Lucy, l’argent coule à flot en Europe, et elle pense qu’il sera facile de la rembourser. Son parcours de migration a été terrible, via la Lybie et l’Italie, avec une traversée de la Méditerranée au cours de laquelle elle a failli mourir noyée. Pendant ce parcours elle a subi des viols et a été victime d’esclavage sexuel. Arrivée à Paris en août 2016, elle a été tout de suite contrainte de se prostituer au Bois de Vincennes pour rembourser sa dette. Elle vit l’enfer jusqu’en 2021, où une agression dont elle a été victime agit sur elle comme un déclencheur pour s’en sortir. Une amie lui parle alors de l’association Aux captifs, la libération et l’accompagne à une permanence d’accueil à l’antenne de Sainte-Rita (Paris, 9e). Elle s’y sent bien, en confiance, et fréquente dès lors le lieu dès qu’elle le peut. Quand l’équipe lui propose des activités ou des sorties, elle répond toujours présente. Quand l’opportunité se présente d’intégrer l’atelier de couture BAKHITA, elle fonce. Elle veut retrouver un travail digne, qui la rende fière. Pour cela elle sait qu’elle doit tourner le dos au réseau qui la manipule, couper les ponts avec les seuls contacts qu’elle a en France, pour repartir d’une page blanche. Elle en a le courage, et en 2023, elle sollicite les Captifs pour bénéficier d’un Parcours de Sortie de Prostitution. Ce dispositif a été mis en place le 13 avril 2016 par la loi n°2016 -444 et vise à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées. Il reconnait les personnes prostituées comme victimes et leur offre une régularisation provisoire contre la promesse d’un changement de vie, via l’accompagnement global d’une association agréée. En décembre 2023, le préfet de Paris donne le feu vert à Lucy. Pour elle, 2024 sera donc l’année du rebond ! Elle va être accompagnée pendant 2 ans par une travailleuse sociale des Captifs, sur tous les aspects de sa réinsertion : logement, formation, parcours de soins… Son rêve serait de travailler au contact de voyageurs, et pour cela elle va chercher une formation qui lui permette d’être réceptionniste, dans un hôtel ou en aéroport. Bonne chance Lucy !

*pour des raisons de respect d’anonymat, le prénom a été changé.

 

L’Atelier Bakhita, bien plus que des robes de cortège

L’Atelier Bakhita est un atelier d’insertion professionnelle créé en 2017 par l’association Aux captifs, la libération. Il permet aussi bien à des femmes victimes de réseaux de traite des êtres humains, qu’à des personnes en situation de grande précarité, de s’insérer par la couture en les formant à ce nouveau métier. Elles peuvent ainsi retrouver leur dignité par le travail. Comme l’écrit très bien Mathilde de Robien dans l’intitulé de son article pour Aleteia « L’Atelier Bakhita, [c’est] bien plus que des robes de cortège ». Les couturières répondent à des commandes et sont rémunérées au juste prix. L’atout de l’atelier ? Il est considéré comme un « Organisme d’Accueil Communautaire et d’Activités Solidaires » ; et est donc reconnu comme utile pour la société, puisque l’agrément est délivré par le préfet du département du siège social de l’organisme. Quels sont les produits phares ? Depuis 2021, l’accent a été mis sur la confection de cortèges de mariage et c’est un franc succès ! En effet, de nombreux mariés passent commande à l’atelier !

Vous vous mariez l’été prochain ? Vous êtes fiancés ? Pour une simple prise d’informations ou pour passer commande sans plus attendre, il vous suffit de cliquer ici : Accueil – atelier BAKHITA.

Crédit photo : Marie de Viviès

« Procès des Arrow Baga : quand immigration rime avec prostitution et agression »

La question de l’immigration n’a jamais été autant d’actualité : une nouvelle loi vient d’être votée en la matière et nous avons fêté le 18 décembre, la Journée Internationale du Migrant.

Si un lien est fait par certains politiques entre immigration, insécurité et agressions ; un autre semble pouvoir être fait dans le cadre du procès de l’Arrow Baga – un gang nigérian basé à Marseille – entre immigration et proxénétisme. En effet, 93% de la prostitution est étrangère en France.  Sarah-Louise Guille, journaliste chez Boulevard Voltaire, vient d’écrire un article sur ce thème intitulé « Procès des Arrow Baga : quand immigration rime avec prostitution et agression ».

La question de l’immigration y est abordée à travers le procès de quinze membres du gang nigérian précité, qui fait venir en France de nombreuses femmes nigérianes, après leur avoir fait miroiter l’obtention d’un travail en France. Elles se retrouvent en réalité obligées de se prostituer pour rembourser le coût de la traversée de la mer Méditerranée. Il est donc important de savoir que l’immigration, dans notre pays, résulte aussi d’agissements de réseaux de traite des êtres humains.

Aux Captifs, la libération est très concerné par cette question : les personnes rencontrées par les bénévoles et les salariés, dans le cadre de maraudes hebdomadaires, sont en partie immigrés et en situation irrégulière car victimes de ces réseaux de traites des êtres humains. En effet, l’association, qui comprend un pôle prostitution, rencontre notamment des femmes nigérianes en situation de prostitution. Pour en savoir plus sur ce véritable piège tendu à ces femmes par la mafia nigériane, il vous suffit de cliquer ici : Procès des Arrow Baga : quand immigration rime avec prostitution et agression – Boulevard Voltaire (bvoltaire.fr)

« Le sacrement de la rencontre »

L’engagement des bénévoles est clé dans le fonctionnement de notre association. Solange, bénévole depuis 20 ans à Saint-Gilles-Saint-Leu, notre antenne du centre de Paris, l’incarne à la perfection. Organisatrice de certains séjours de rupture, elle mesure à quel point la participation de chacun, dans la vie quotidienne, transforme les personnes.


Solange est la 9ème d’une famille de 13 enfants et chez elle, on mettait toujours un couvert en plus pour la personne de passage qui partagerait ou non le repas de famille. Infirmière de formation, elle a choisi de rejoindre à 22 ans la congrégation religieuse des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul qui soigne les malades. Elle nous livre : « J’ai reçu une éducation chrétienne, mais surtout tournée vers le souci de l’autre, du plus petit. Choisir les Filles de la Charité pour mes vœux, dont le projet est vraiment le service des plus pauvres, était pour moi une évidence. » Elle ajoute : « Saint Vincent de Paul disait « Quitter Dieu pour Dieu », cela veut dire que si tu vas rencontrer l’autre, tu vas rencontrer Dieu, donc si ça sonne et que tu es à l’oraison, ton devoir c’est d’aller répondre, c’est vraiment le sacrement de la rencontre. »

Solange rencontre le chemin des sans-abri pour la première fois à l’occasion d’un tournant dans sa vie professionnelle. A 40 ans, elle décide de quitter le monde infirmier pour devenir maitresse de maison dans une association au service des personnes de la rue. Pendant 2 décennies, elle s’épanouit profondément au contact de ces personnes en situation de précarité.

À la retraite, Solange a voulu continuer à s’occuper des personnes en situation de grande pauvreté et a cherché une association qui prend en compte la personne dans toute sa dimension humaine, particulièrement spirituelle, et même religieuse. « Je connaissais les Captifs grâce à mon travail, et je savais que c’était l’association qu’il me fallait ! Et je ne me suis pas trompée… ça fait 20 ans ce mois-ci que je suis bénévole à Saint-Gilles-Saint-Leu. » (Paris 1er).

« Depuis toutes ces années, la participation des personnes accueillies est au cœur de la mission Captifs. Mais attention, cette participation ne doit pas être faite de règles, pour moi c’est une mentalité à avoir. De cette façon, il faut oser demander aux personnes accueillies de l’aide pour telle chose et telle chose. Ou alors les laisser proposer leur aide spontanément selon les circonstances », nous explique Solange.

Elle ajoute, « Lors des séjours, on peut vraiment être impressionné par l’attitude des accueillis, qui, tout particulièrement dans ce cadre familial, vont mettre la table ou faire la vaisselle, sans que l’on ait besoin de leur demander un coup de main. La participation, c’est dans les petites choses du quotidien aussi. Pour générer la participation, il faut donner des conditions de vie dans lesquelles ils vont spontanément trouver ce qu’ils peuvent faire. En séjour, il n’y a pas de rapport accompagné/accompagnant, ainsi nous sommes au même niveau, en famille, et la participation est spontanée. »

« Après des séjours comme cela, les personnes accueillies, qui ont goûté à une vie normale, en famille, faite des petites choses du quotidien, sont parfois transformées. Ce fut le cas de Pierrot, à la rue depuis 10 ans, qui m’a dit, en rentrant d’un séjour à En Calcat (Tarn), « Plus jamais je ne coucherai dehors ! ». Par la suite, il a repris contact avec sa mère, son fils, il était transformé et voulait aller de l’avant. Alors oui, vraiment, je crois que le cadre des séjours révèle les cœurs et les talents », conclut Solange. L’association Aux Captifs, la libération cherche en permanence des bénévoles ; n’hésitez pas à nous rejoindre !

« Cela n’a pas été facile de s’échapper de la vie de la rue, de la prostitution et du réseau »

Prostitution à Paris. Personnes accompagnées par Aux captifs, la libération.

A l’occasion de notre table ronde annuelle au Collège des Bernardins, nous avons eu la chance d’entendre un témoignage poignant de Joy qui retrace son parcours dans la prostitution, de son départ du Nigéria à son arrivée en France.

Le temps d’échange était animé par Sophie Lebrun, journaliste à La Vie qui a ensuite écrit un article sur ce témoignage que vous pouvez retrouver ci-après : https://www.captifs.fr/wp-content/uploads/2023/11/Cela-na-pas-ete-facile-de-sechapper-de-la-vie-de-la-rue-de-la-prostitution-et-du-reseau-.pdf

Le thème abordé par nos 4 invités : Gilles Badin, Geneviève Colas, Yves Scelles et Matthieu Villemot était « Prostitution, traite des humains, du piège à la libération, quel chemin ? ».

Cette question a été abordée à travers différentes dimensions mais le témoignage de Joy offre un exemple concret des difficultés rencontrés pour sortir du piège de la prostitution. A à peine 18 ans elle se fait piéger dans son pays d’origine par une dame qui lui promet une vie meilleure. S’ensuit une véritable désillusion. Elle doit beaucoup d’argent à cette dernière qui ne la laissera pas s’enfuir. Le voyage en Europe devient un véritable cauchemar. La traversée est dangereuse et elle échappe même de peu à la noyade. Elle est contrainte à se prostituer. Cela commence en Libye, se poursuit en Italie et en France où elle arrive en 2017. Cette vie de violences et de peurs prend un autre tournant quand elle rencontre les Captifs. « C’est lorsque je rencontre cette association que l’espoir revient ». Elle est alors aidé pour retrouver sa liberté. C’est un témoignage poignant que vous pouvez retrouver dans l’article : https://www.captifs.fr/wp-content/uploads/2023/11/Cela-na-pas-ete-facile-de-sechapper-de-la-vie-de-la-rue-de-la-prostitution-et-du-reseau-.pdf